Les migraines, maux de tête intenses et souvent incapacitants, sont encore entourées de mystère, tant en ce qui concerne leurs causes que leurs mécanismes.
Comment la douleur est-elle transmise ?
L’une des pistes concernant l’origine des migraines concerne le peptide, relié au gène de la calcitonine (PRGC), une courte chaîne d’acides aminés impliquée dans la transmission de la douleur durant les crises de migraine.
Bien que des traitements ciblant le PRGC soient déjà disponibles, leur efficacité reste sujette à discussion. Le PRGC pourrait entraver le drainage du liquide cérébrospinal, conduisant à une sensation de pression et de douleur, d’après une étude récente des chercheurs de l’université de Caroline du Nord, publiée en mai dans le Journal of Clinical Investigation.
Le liquide cérébrospinal, dans lequel baigne le cerveau, circule à travers le système nerveux via les vaisseaux lymphatiques méningés. Ces vaisseaux transportent le liquide ainsi que les cellules immunitaires.
Le PRGC transmet la douleur entre les neurones et bloque le drainage
Cette étude révèle l’importance du système lymphatique cérébral dans la physiopathologie de la douleur migraineuse, selon Kathleen M. Caron, biologiste cellulaire et physiologiste à l’université de Caroline du Nord. Des tests menés sur des souris ont montré que le PRGC, présent en grande quantité dans les tissus cérébraux durant les migraines, transmet la douleur entre les neurones et bloque le drainage du liquide lymphatique, créant ainsi une pression accrue.
Les souris ont été génétiquement modifiées par les chercheurs, afin qu’elles ne possèdent plus de récepteurs lymphatiques du PRGC. Elles ont ensuite montré une sensibilité réduite aux douleurs migraineuses comparées à celles non modifiées.
Les déclencheurs exacts de cette défaillance
En injectant du PRGC directement dans un réservoir de liquide cérébrospinal, ils ont observé que les pores des vaisseaux lymphatiques méningés se fermaient, empêchant ainsi le drainage du liquide et confirmant leur hypothèse.
Bien que le PRGC joue un rôle crucial dans les migraines, les déclencheurs exacts de cette défaillance du système restent inconnus. Néanmoins, cette étude confirme l’efficacité des traitements ciblant le PRGC et ouvre la voie à de nouvelles recherches dans ce domaine. Les résultats pourraient aussi expliquer pourquoi les femmes sont trois fois plus susceptibles de souffrir de migraines que les hommes, étant plus sujettes aux dérèglements du système lymphatique.