Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, vient d’annoncer des mesures d’urgences concrètes pour faire face à la crise de l’hôpital. Quelles sont ces mesures ? Sont-elles réalisables et suffisantes ?
Doublement de la rémunération des heures sup’
La ministre de la Santé doublent la rémunération des heures supplémentaires. Autre mesure : les élèves infirmiers et aides-soignants peuvent exercer à l’hôpital dès cet été après l’obtention de leur diplôme en juin. «Si on peut gagner quelques semaines, c’est bon à gagner, parce que là, il y a urgence» réagit le Pr Rémi Salomon au micro de franceinfo. Il est président de la Conférence des présidents de CME des CHU de France.
Des mesures largement insuffisantes
Ces coups de pouce financiers ne suffisent pas, continuent d’alerter les soignants. Ils réclament des moyens à long terme : davantage de lits et de personnels. «Le bateau coule et Mme Bourguignon nous fournit un verre pour écoper», déplore, le 8 juin, Thierry Amouroux sur franceinfo. Il est porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers.
«On est arrivé au point de rupture»
Le Pr Rémi Salomon appelle, le jeudi 9 juin, à aller beaucoup plus loin. Il appelle à privilégier la qualité des soins plutôt que des critères uniquement financiers. «Année après année, les difficultés ne cessent de s’aggraver, et là on est arrivé au point de rupture. Je suis très inquiet de voir qu’aujourd’hui les collègues se désengagent, et jettent l’éponge», témoigne-t-il à franceinfo. «On a dit ce qui n’allait pas. Les politiques sont au courant. Et il ne se passe pas grand-chose.»
120 services d’urgences fermés
Les annonces du ministre de la Santé interviennent après la grève nationale du 7 juin des personnels soignants. Ils protestaient contre le manque de personnels et de moyens. Selon l’association Samu-Urgences de France, plus d’une centaine de services d’urgences limitent leur activité faute de personnel.