Les études faites lors de l’épidémie de coronavirus sur l’éruption cutanée Covid, ont permis d’établir un diagnostic sur la gravité de l’infection. Les manifestations cutanées qui sont survenues chez les patients ont été identifiées au début de la pandémie. Les éruptions urticariennes et vésiculaires peuvent être antérieures à d’autres symptômes liés au coronavirus. Notamment avec l’expression des éruptions morbilliformes qui sont souvent associées à des taux de survie plutôt élevés.
Cependant le lien des pseudo-engelures avec le Covid reste controversé. En effet, aucune preuve les associant à l’infection par le SRAS-CoV-2 n’a été prouvé à l’heure actuelle. Les manifestations les plus graves sont représentées par les lésions cutanées vaso-occlusives. Celles-ci apparaissent principalement chez des patients âgés hospitalisés et atteints du Covid. Ces lésions représentent un pronostic vital moins bon que les autres formes d’éruption cutanée Covid.
2) Les rougeurs provoquées par le Covid
3) L’urticaire provoquée par le covid
4) Les pseudo-engelures provoquées par le covid
5) L’Eczéma provoqué par le Covid
6) Combien de temps durent les éruptions cutanées dues au Covid ?
Le Covid responsable d’éruptions cutanées
C’est pendant l’hospitalisation des patients atteints du Covid-19 que les médecins ont observé des éruptions cutanées atypiques. Elles sont multiformes et s’apparentent soit à de l’urticaire, soit à la varicelle, soit à des bosses rougeâtres et/ou violacées à la surface des doigts ou des orteils. Grâce à l’application Covid Symptom Study, un panel de 336 000 utilisateurs britanniques a fait remonter des informations concernant les éruptions cutanées. Il est ressorti de cette étude que 17% des patients testés positifs ont déclaré comme premier symptôme de l’affection une éruption cutanée. En outre c’était l’unique symptôme du Covid pour 21% des participants.
Ensuite, 260 photographies d’éruptions cutanées ont été sélectionnées parmi 2328 personnes interrogées. Ces clichés ont été soumis à quatre dermatologues expérimentés pour évaluation. Ceux-ci ont divisé les lésions en cinq catégories différentes :
- Lésions papuleuses
- Lésions urticariennes
- Lésions vasculitiques
- Lésions livéoréticulaires
- Lésions acrales
Par rapport à ce tableau clinique, il faut avoir à l’esprit que l’infection Covid-19 constitue une maladie infectieuse spécifique au niveau physiopathologique, clinique et thérapeutique. Ainsi le virus infecte en priorité les alvéoles pulmonaires dans 93% des cas. Notamment par l’existence de récepteurs au virus de type ACE 2 au niveau des voies aériennes, digestives, et cardiaques.
Le bilan biologique met en évidence un syndrome d’activation macrophagique. En effet, le Covid-19 se caractérise par un choc cytokinique. Il n’est donc pas une simple pneumonie virale, mais une pneumonie ayant une affinité pulmonaire et endothéliale. En conséquence le Covid-19 provoque une vascularite multifocale.
Toutefois, un malade peut présenter un terrain sensible aux inflammations associé à des comorbidités s’il est âgé. Les éruptions cutanées Covid seront plus marquées comparativement à une population plus jeune.
Existe-t-il une symptomatologie cutanée propre ou associée au Covid-19 ? Il est important de préciser ici que les manifestations cutanées de la Covid-19 restent rares. Les premières informations communiquées par : « Recalcati et all. » font état de 20,4 % sur 88 patients positifs au Covid qui présentaient des éruptions cutanées. Ces formes cutanées ont été définies comme dermatoses virales et dermatoses paravirales réactionnelles.
Pour l’instant, aucune étude médicale n’a démontré la présence du virus dans les lésions cutanées. Pourtant certaines formes cutanées sont concomitantes aux infections virales tels l’urticaire, l’érythème polymorphe, la vascularite, le syndrome de sweet. En général, les syndromes cutanés pendant le Covid-19 correspondent à des éruptions érythématopapuleuses. Les dermatologues les décrivent comme exanthème, éruption PRG like ou éruption varicelle like. Leur particularité est d’apparaître en même temps ou après les signes respiratoires.
Cependant l’éruption varicelle like est différente de la varicelle classique par l’absence de cicatrices, du prurit et d’atteinte musculaire. Dans le cas de l’urticaire, elle évolue positivement vers la guérison sous traitement symptomatique. Enfin, concernant l’érythème polymorphe (EP), une apparition tardive des lésions après négativation de la PCR évoque plutôt une origine médicamenteuse de l’éruption.
Par la suite, les manifestations acrales et vasculaires ont été imputées à certains phénomènes thrombotiques comme :
- Une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)
- Une formation d’un thrombus hyalin
- Une dysrégulation immunologique ou une vascularite
Ainsi, les manifestations cutanées sont nombreuses et polymorphes comme : le purpura, le livédo, la nécrose. Principalement avec présence de pseudo-engelures ou orteils Covid.
Les rougeurs provoquées par le Covid
Les rougeurs dues aux éruptions maculo-papuleuses représentent la manifestation cutanée la plus courante d’après les données du registre international. Ce type d’éruptions a été relevé chez des patients atteints du Covid-19 en début de pandémie. Sa manifestation clinique est généralisée et symétrique avec la présence d’un prurit. Cette atteinte ne représente pas un risque grave de complications et les patients qui manifestent des éruptions morbilliformes ont des taux de survie supérieurs à 97 %.
L’urticaire provoquée par le covid
L’urticaire a été diagnostiquée dans de nombreux cas comme le premier symptôme du Covid-19. Généralement l’urticaire est reliée à une forme assez bénigne de la maladie. Sa manifestation peut ressembler à l’un des éléments suivants :
- Éruption cutanée inégale
- Bosses qui démangent
- Taches rondes et ponctuelles sur la peau
- Taches qui ont l’apparence de grands et petits patchs
- Un motif en dentelle sur la peau
- Taches plates et bosses surélevées qui se rejoignent
Ces papules rouges ou rosées qui ressemblent à des piqûres d’ortie peuvent démanger sur une ou plusieurs parties du corps. Néanmoins, un cas grave a notamment été publié dans une revue médicale. Cela concerne une femme âgée de 54 ans qui a été testée positive au Covid-19. Elle présentait un essoufflement pendant 24 h associé à la fois à une faiblesse généralisée et à une éruption cutanée. Cette urticaire s’est manifestée par des démangeaisons avec une sensation de brûlure qui s’est aggravée pendant trois jours nécessitant une admission aux urgences. Atteinte sur de nombreuses parties du corps, l’éruption de cette patiente a disparu 48 heures après le traitement. Dans le cas d’un résultat positif au Covid-19 avec urticaire, il faut consulter un médecin pour se faire prescrire des antihistaminiques oraux et des stéroïdes topiques.
Les pseudo-engelures provoquées par le covid
Pendant la pandémie du Covid-19, des engelures ont été observées et communiquées aux dermatologues sur le territoire. Aucun cas n’avait fait l’objet d’un signalement auparavant. Notamment à cause de la faible disponibilité des tests PCR pour le Covid-19. Ces engelures touchaient principalement les jeunes patients. Celles-ci apparaissaient tardivement chez des jeunes qui étaient souvent asymptomatiques avec des résultats de PCR négatifs. Ces pseudo-engelures ressemblaient à des lésions existantes dans des interféronopathies de type 1 de l’enfant. Ceci prouve que l’intérferon est un traitement efficace qui aide à guérir le sujet jeune. Par contre ces pseudo-engelures étaient rarement observées chez des sujets âgés. Enfin le rôle de stimulateur des gènes de l’interféron est effectif dans les manifestations cutanées Kawasaki like des enfants positifs au Covid-19.
Les pseudo-engelures sont également appelées : « orteils Covid ». Elles se sont manifestées dès le début de la pandémie. Les pieds présentent l’aspect d’avoir été comme gelés. D’une teinte violette, les orteils sont gonflés avec des plaques rouges qui démangent surtout aux extrémités. D’ailleurs ces plaies qui démangent ou évoquent une sensation de brûlure sont particulièrement douloureuses. Beaucoup de malades n’arrivaient même plus à dormir ni même marcher, selon le Dr Charles Cassius, qui est chercheur à l’hôpital Saint-Louis de Paris. Lors de la première vague de la pandémie, les patients affligés d’orteil Covid craignaient de développer une forme grave de Covid-19 et de la transmettre à leurs proches.
L’académie américaine de dermatologie a observé, chez 100 admissions de personnes à l’hôpital, ces lésions présentes sur les mains et les pieds. Au début de l’épidémie les scientifiques se sont interrogés sur des apparitions par hasard ou si ces lésions étaient induites par le coronavirus.
Dans la nouvelle étude, les scientifiques ont examiné 50 cas d’orteils Covid qui sont arrivés à l’hôpital Saint-Louis au printemps 2020. Toujours dans cet hôpital, 50 tests sanguins et biopsies cutanées ont mis en évidence que les orteils présentaient des niveaux anormaux de la molécule interféron 1. La particularité de la molécule interféron 1 est qu’elle contribue à la guérison lors d’infections. Elle active le système immunitaire pour combattre activement le virus du coronavirus. En effet la molécule mobilise les cellules immunitaires de certaines parties de la peau. Ce mécanisme cause ainsi des dommages dans les zones corporelles où les vaisseaux sanguins sont les plus étroits comme ceux localisés dans les orteils. Ce qui est remarquable, c’est que les scientifiques ont également remarqué que les orteils Covid-19 possédaient des anticorps qui attaquaient le propre corps du malade, et non seulement le virus.
La théorie admise à présent explique que les patients qui ont développé des pseudo-engelures ont exprimé une réaction immunitaire plus forte contre le virus, selon le docteur Cassius. L’important c’est qu’un traitement anti-inflammatoire local semble guérir les pseudo-engelures, selon le scientifique. D’autre part, les pseudo-engelures sont apparues au début de la pandémie de coronavirus. Lors de la vague Delta, elles étaient plus rares. Cette singularité semblerait prouver que l’immunité acquise contre une infection antérieure protégerait contre l’apparition des pseudo-engelures Covid-19.
En raison de la corrélation entre cette épidémie d’engelures et l’augmentation des cas de Covid-19, le coronavirus a été largement incriminé en tant que symptôme. Le fait le plus surprenant concerne l’apparition des engelures au cours du printemps alors qu’elles apparaissent habituellement pendant la période hivernale. En outre, les jeunes patients affectés d’engelures n’avaient aucun antécédent d’engelures, ni de phénomène de Raynaud ou de maladies vasculaires du collagène comme le lupus érythémateux. Tous les exemples concernent des enfants et de jeunes adultes dont les pieds ont plus souffert que leurs mains. De surcroît, ces engelures semblent être l’unique symptôme du Covid-19. En effet, la fièvre et la toux sèche peuvent être inexistantes ou faibles. L’évolution de la maladie est indolente, les malades ne suspectent pas d’être infectés du Covid-19 et de leur contagiosité.
On peut également relever des similitudes cliniques et histopathologiques avec le lupus érythémateux. Cependant, les engelures chez les jeunes ne doivent pas être confondues avec l’ischémie acrale provoquée par la thrombose qui touche les patients gravement malades atteints de Covid-19. Ceux-ci sont généralement hospitalisés en unité de soins intensifs. Le traitement à l’interféron de type I des jeunes covidés avec engelures les protège de la réplication virale. Ceci explique la raison pour laquelle les jeunes patients sont peu affectés par le Covid-19 contrairement aux patients plus âgés qui, malgré leur mise sous traitement interféron de type I, connaissent une morbidité et une mortalité accrues.
Eczéma provoqué par le Covid
Parmi les nombreux déclencheurs de poussées d’eczéma, on trouve le stress émotionnel, la sécheresse, les changements climatiques. Bien que le Covid-19 ne provoque pas d’eczéma à proprement parler, il peut néanmoins aggraver cette maladie inflammatoire. En outre, les recherches associant les deux pathologies ne sont pas concluantes pour l’instant. De plus, les poussées d’eczéma proviennent de la réponse au stress immunitaire de l’organisme suite à son combat contre cette infection virale. D’autre part, il est possible que le lavage fréquent des mains ou/et l’utilisation accrue de solutions hydroalcooliques aggravent les poussées d’eczéma.
Une autre question taraude les chercheurs au sujet de l’eczéma. L’eczéma serait-il un long symptôme du Covid ? En effet, beaucoup de patients présentent de nouvelles éruptions cutanées, comme l’urticaire ou les engelures, qui sont apparues après leur guérison du Covid-19. Ainsi la réponse immunitaire du corps est personnelle face au Covid et pourrait éventuellement déclencher de l’eczéma après sa guérison de l’infection virale.
Combien de temps durent les éruptions cutanées dues au Covid ?
Grâce à l’application Covid Symptom Study, les scientifiques ont pu étudier la durée des éruptions cutanées Covid par rapport aux autres symptômes du coronavirus. Les données ont été recueillies auprès d’un échantillon de 11 544 personnes. Concernant l’urticaire, l’éruption dure habituellement entre deux et douze jours. En moyenne, les malades supportent cette manifestation éruptive durant une semaine. Quant aux éruptions morbilliformes, elles perdurent en général 8 jours. Mais pour certains cas, la durée maximale observée était de 28 jours.
Bien qu’il y ait des éruptions qui ne durent que quelques jours, certains rapports évoquent des cas qui ont dépassé 2 semaines. La durée de l’éruption cutanée concomitante au Covid est fonction aussi du type d’éruption cutanée qui apparaît chez un patient. C’est l’éruption cutanée qui se présente sous forme d’urticaire qui semble disparaître plus rapidement que d’autres formes d’éruptions cutanées reliées au Covid-19. En outre, les orteils ou pseudo-engelures et les éruptions cutanées peuvent perdurer longtemps même après la guérison du coronavirus, attestée par la négativation des tests-PCR.
Aucune donnée sur la fréquence des éruptions cutanées liées au Covid-19 n’est connue à ce jour. Cependant certains patients qui subissent un Covid long voient leurs symptômes régresser sans arriver à se rétablir totalement. Pour ce type de malades, les symptômes cutanés ont été observés par les chercheurs pendant deux mois voire plus. La spécificité des éruptions cutanées Covid est aussi liée aux signes d’inflammation. Certains patients présentent une inflammation de longue durée qui paraît provoquée par le virus. En tout état de cause, ces problèmes de peau activent le système immunitaire du patient face au virus.
Des chercheurs ont relevé que la rougeur et le gonflement des pieds et des mains qui sont également dénommés mains et orteils Covid, ont perduré en moyenne deux semaines. De plus, des patients présentant la forme des orteils Covid ont eu des symptômes pendant deux mois. Pour deux patients, les symptômes ont dépassé quatre mois selon un rapport médical. Quant aux éruptions cutanées Covid s’identifiant à de l’urticaire, celles-ci durent en moyenne quatre jours. Quant aux manifestations morbilliformes, elles perdurent en général une semaine. Mais pour certains cas la durée maximale observée était de 28 jours.