Et si les ronflements n’étaient pas qu’une simple gêne pour votre partenaire ? Selon une nouvelle étude scientifique américaine, ce symptôme anodin pourrait être le signe d’un danger silencieux : un risque accru de cancer du poumon chez certaines personnes souffrant d’apnée du sommeil.
Une corrélation inquiétante entre apnée du sommeil et cancer
C’est en Virginie, au sein de la Marshall University, que des chercheurs ont mené une analyse approfondie sur plusieurs patients atteints de cancer pulmonaire. Leur objectif : comprendre si l’apnée obstructive du sommeil pouvait jouer un rôle dans l’apparition de cette maladie mortelle.
Le résultat est sans appel : les patients souffrant d’apnée présentaient un risque de 21 % plus élevé de développer un cancer du poumon que le reste de la population. Ce chiffre alarmant ne s’explique pas uniquement par le hasard : il confirme des observations précédentes qui pointaient déjà les effets délétères des troubles respiratoires nocturnes sur la santé générale.
« Il existe un risque anticipable »
Le Dr Jowan Al-Nusair, l’un des scientifiques à l’origine de cette étude, souligne l’importance de cette découverte dans le domaine de la prévention oncologique. « Il s’agit de l’une des premières études statistiquement significatives à démontrer un tel lien. Même si d’autres travaux doivent valider nos résultats, cela montre qu’il existe un risque anticipable », explique-t-il.
Cette mise en garde scientifique pourrait modifier en profondeur notre perception de l’apnée du sommeil, souvent considérée comme un trouble gênant mais bénin.
Une affection encore trop sous-estimée
Peu de gens mesurent la portée réelle de l’apnée du sommeil, pourtant ce trouble concerne plus d’un milliard de personnes dans le monde. Il se manifeste par des arrêts respiratoires répétés durant le sommeil, entraînant des baisses soudaines d’oxygène dans le sang. Ce manque d’oxygène, répété nuit après nuit, pourrait selon les chercheurs favoriser un terrain propice au développement de cellules cancéreuses dans les poumons.
Un enjeu de santé publique majeur
Rappelons que le cancer du poumon reste la première cause de mortalité par cancer en France, avec plus de 30 000 décès chaque année. La possibilité qu’un trouble aussi fréquent que l’apnée du sommeil y contribue partiellement ouvre la voie à de nouvelles stratégies de dépistage et de prévention ciblée, qui pourraient sauver des vies.