Une étude américaine a abouti à la mise au point d’un test sanguin révolutionnaire, capable de dépister 50 types de cancer à un stade précoce. Présenté au dernier congrès de la Société européenne d’oncologie médicale, ce nouvel outil de dépistage suscite un immense espoir, mais aussi quelques réserves parmi les experts.
Un test qui détecte 50 cancers avant qu’il ne soit trop tard
Des chercheurs américains et canadiens ont présenté à Berlin, lors du congrès de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), les résultats actualisés de l’étude PATHFINDER 2. Leur test sanguin, baptisé Galleri et développé par la société américaine Grail, est capable d’identifier plus de 50 types de cancer, dont beaucoup ne font l’objet d’aucun dépistage systématique, comme ceux du pancréas, du foie ou de l’ovaire.
Basé sur l’analyse de fragments d’ADN tumoral circulant, le test a détecté sept fois plus de cancers que les dépistages standards recommandés, tout en affichant une spécificité supérieure à 99,5 %, limitant les faux positifs. Mieux encore, il a su déterminer l’origine du cancer dans neuf cas sur dix, et repérer la maladie à un stade précoce dans plus de la moitié des cas, lorsque les chances de guérison sont les plus élevées.
Le test suscite autant d’espoir que de prudence dans la communauté scientifique
Si les résultats du test Galleri suscitent un véritable enthousiasme, plusieurs experts appellent néanmoins à la prudence. Pour la professeure Anna Schuh, oncologue et hématologue à l’Université d’Oxford, les performances du test restent à nuancer. Dans Science Media Centre, elle rappelle que la valeur prédictive positive avoisine 60 %. Autrement dit, près d’une personne sur deux ayant un résultat positif n’aura finalement pas de cancer confirmé.
À ces réserves cliniques s’ajoutent des considérations économiques. Vendu 996 dollars aux États-Unis, le test représenterait un coût moyen de 174 000 dollars pour chaque cancer réellement détecté, explique la chercheuse. La société Grail prévoit de soumettre le test à la FDA pour une autorisation en 2026. En Europe, aucun remboursement n’est envisagé pour l’instant.


