Le papillomavirus humain peut impacter la santé de l’homme. Sous le nom de papillomavirus, c’est en fait plus de 200 types de virus de la famille des papillomaviridae qui sont regroupés. Parmi tous ces virus désignés par l’acronyme HPV (human papilloma virus en anglais), certains ne représentent pas de danger et d’autres vont au contraire demander une surveillance accrue. Connu pour être impliqué dans l’apparition des cancers du col de l’utérus, le papillomavirus a aussi des conséquences pour l’homme.
Pourquoi le papillomavirus touche-t-il l’homme ?
Le papillomavirus est une infection sexuellement transmissible, il peut donc toucher aussi bien l’homme que la femme. D’ailleurs, n’importe qui ayant une vie sexuelle active peut contracter le VPH. Et il est très probable que vous l’ayez déjà croisé ou que cela arrive au cours de votre vie. En effet, 70 à 80 % de la population ayant des relations sexuelles va, un jour ou l’autre, contracter un VPH. Il se transmet très facilement, même quand il n’y a pas de pénétration.
Une femme peut-elle transmettre le papillomavirus à un homme ?
Le HPV étant contracté lors de rapports sexuels, il peut aussi bien être propagé de la femme vers l’homme que de l’homme vers la femme. Donc, oui, une femme peut transmettre le papillomavirus à un homme. Cela s’explique par son mode de diffusion : il passe par la peau et les muqueuses. Par exemple lors d’une relation intime avec les mains ou la bouche. C’est pour cela qu’il concerne non seulement toute la population sexuellement active, mais aussi toutes les orientations. De plus, sa résistance hors du corps humain lui confère d’autres moyens de propagation, comme, par exemple, les jouets intimes.
Papillomavirus chez l’homme : les possibles dangers
La responsabilité de certains papillomavirus dans l’apparition des cancers est établie. L’impression qui est donnée est que cette infection virale ne touche que les femmes. Cela est faux. L’homme n’est pas à l’abri. Ce ressenti est induit par le fait que le cancer du col de l’utérus est le plus fréquent de ceux qui sont déclenchés par un HPV. En France, on dénombre 3000 cas par an dont 1100 décès. Le virus se manifeste de la même manière chez l’homme. Les proportions et les signes sont parfois juste différents.
Comment le HPV peut atteindre l’homme ?
C’est un virus à ADN extrêmement contagieux mais aussi insidieux.Les symptômes d’une infection au HPV mettent parfois des mois voire des années à apparaître. En plus d’un déclenchement souvent tardif, les signes passent souvent inaperçus. Et la plupart du temps, ils sont indolores. Vous pouvez être porteur sans le savoir. Il peut même repartir de votre corps aussi discrètement qu’il y est arrivé. Mais il est probable aussi qu’un jour il se révèle sous forme de verrues sur le pénis ou l’anus. Et chez l’homme aussi, il arrive qu’il évolue en cancer.
Quels sont les risques de transmission ?
Prendre en considération le fait que lepapillomavirusn’est pas qu’une affaire de femme permet également de protéger tout le monde. Sans détection chez l’homme, on augmente les risques de diffuser le virus autour de soi. C’est pourquoi procéder à des dépistages réguliers est autant encouragé. Notamment avec les frottis à effectuer tous les 2 à 5 ans pour les femmes. Les hommes doivent eux aussi prêter attention à ce virus qui est le plus transmis au monde.
Comment faire le test papillomavirus pour l’homme ?
Il n’existe, pour l’instant, pas de test HPV homme qui soit l’équivalent masculin du frottis, ni de prise de sang pour détecter l’infection. Alors, lorsque le virus n’occasionne pas de gêne, comment savoir si l’on est infecté ? La consultation d’un spécialiste avec un examen médical reste la solution la plus appropriée pour effectuer un dépistage.
Vers quel médecin se tourner pour effectuer un dépistage VPH de l’homme ?
Dans un premier temps, on peut demander un avis auprès de son médecin généraliste traitant. Celui-ci sera en mesure d’orienter le patient en questionnement vers le spécialiste adapté. Comme il s’agit d’une infection atteignant les parties génitales, la peau et les muqueuses, il pourra adresser une consultation vers :
- un urologue,
- un andrologue,
- un dermatologue,
- un proctologue,
- un ORL.
La détection du papillomavirus
La présence du papillome humain se détecte par la constatation de marques apparentes. L’infection est confirmée si le spécialiste distingue des signes physiques propres au VPH sur les parties concernées du corps. Si nécessaire pour établir un diagnostic, il fera réaliser des prélèvements à analyser en laboratoire.
Comment s’effectue le dépistage ?
Pour effectuer une recherche du HPV, un urologue, par exemple, va procéder à une péniscopie. Il s’agit d’un examen à la loupe binoculaire qui permettra d’identifier la présence éventuelle de condylomes, qui sont des verrues génitales. Il cherchera aussi l’existence de lésions précancéreuses. Il appliquera une solution appelée acide acétique. Cette dernière permet de faire apparaître des verrues indétectables à l’œil nu.
Quels sont les cas de transmission ?
En 2018, les chiffres indiquaient que 2% des cancers des Français étaient dus au papillomavirus. Cela représente 6000 personnes touchées. Les hommes constituent le tiers de ces cas. Les contaminations se font dès les premières relations sexuelles. Dans le monde, le HPV est responsable de 600 000 cancers par an, et de 250 000 décès.
Quels sont les symptômes du papillomavirus chez l’homme ?
L’infection par papillomavirus chez l’homme, comme chez la femme, va dans la plupart des cas être combattue par le système immunitaire. Au bout de deux ans,90% de ces infections disparaissent sans conséquence. Pour les 10% restants, il peut y avoir des complications. Les HPVvont alors se manifester par l’apparition de différents symptômes.
Les condylomes, symptômes physiques du papillomavirus
Ce sont des verrues qui se développent sur les parties génitales, sur le pénis ou sur ou dans l’anus. Chez la femme ils touchent non seulement le col de l’utérus mais aussi le vagin et la vulve. Ils sont causés par le HPV 6 et le HPV 11. Les condylomes sont sans gravité en eux-mêmes. Bien qu’ils ne représentent pas des signes de cancer, ils signifient qu’une infection au papillomavirus a eu lieu à un moment. Cela veut dire qu’il faut être prudent, car il peut avoir été contracté en même temps qu’un autre type de papillome humain plus dangereux.
A quoi ressemblent les condylomes ?
Les condylomes se présentent sous plusieurs formes :
- Papuleux : ce sont des petits boutons qui apparaissent soit seuls, soit en grappe, de la couleur de la peau ou rosé.
- Plan : ils se présentent comme des tâches, roses ou rouges. Parfois, on ne les voit que lors de l’examen d’un médecin.
- Acuminés : C’est la forme la plus fréquente. Autrement connus sous le nom de « crête de coq », ils sont très souvent inoffensifs. Ce sont des excroissances dentelées.
Les conséquences de la présence de ces verrues
Les condylomes sont généralement indolores et bénins, mais selon leurs tailles et leurs répartitions, ils peuvent représenter une gêne, physique ou psychologique. Ils provoquent parfois des démangeaisons, voire des saignements lors des relations intimes. Il est également nécessaire de garder un œil sur leur évolution au fil des années.
Les lésions précancéreuses
Les lésions précancéreuses sont peut-être le signe qu’un cancer est déjà installé. Elles sont le résultat d’une altération des cellules et vont donc demander une surveillance particulière. Il faudra dans tous les cas les traiter sans plus attendre et faire des tests supplémentaires pour détecter la présence du cancer.
Infection HPV : ces cancers qui peuvent toucher l’homme
Chez l’homme, le papillomavirus peut déclencher les cancers :
- de l’anus,
- du pénis,
- de la bouche,
- de la gorge.
Les types de HPV qui favorisent leurs apparitions sont le HPV 16 et 18.
Après le tabac et l’alcool, les cancers les plus fréquemment dus au HPV 16 sont ceux qui atteignent ce qu’on appelle le VADS (voies aérodigestives supérieures), ou zone oropharyngée.
Une fois ces cancers installés, les traitements seront alors ceux utilisés habituellement : retrait des cellules endommagées, radiothérapies, chimiothérapies…
Cas de Papillomavirus : peut-on avoir des rapports sexuels ?
Avoir des rapports sexuels en étant porteur du papillomavirus est tout à fait envisageable. Transitoire, il est fort probable que le corps l’élimine seul. Cependant, ce virus reste extrêmement contagieux. Comme cette infection sexuelle est celle qui circule le plus au niveau mondial, seule l’abstinence vous garantit de ne pas le contracter. Une personne infectée peut doncprendre quelques précautions pour continuer à avoir des relations physiques en limitant les risques.
Papillomavirus : que devient la vie intime du couple ?
Afin de faciliter la prévention et la surveillance d’une éventuelle évolution du virus, il est important de communiquer sur votre état. En cas d’infection, il est probable que la compagne ou le compagnon soit également touchés par le HPV. Il faudra donc que toutes les personnes impliquées dans la relation intime suivent un dépistage.
Évidemment, la multiplication des partenaires est un facteur qui augmente le risque de contracter et de donner le papillomavirus.
Le préservatif est-il efficace contre la transmission du HPV ?
Pour se prémunir, l’utilisation du préservatif reste une aide importante. En outre, il vous protégera toujours contre d’autres infections. Mais, trop local, il ne peut pas être considéré comme un rempart suffisant contre ce virus-là, particulièrement. C’est pour cela qu’il faut surtout rester vigilant. Contrôler régulièrement s’il apparaît des signes de présence d’un HPV. Il est conseillé de consulter les professionnels de santé habilités, notamment pour les symptômes discrets.
Comment guérir d’un papillomavirus ?
Il n’existe, pour l’heure, pas de traitement pour guérir d’une infection au papillomavirus humain. Mais sachez qu’il y a différents moyens de s’en protéger efficacement. Éliminer ses manifestations incommodantes est aussi réalisable. Dans la majorité des cas, il disparaîtra lui-même du corps du porteur au bout d’un certain temps. La meilleure méthode pour combattre le papillomavirus est avant tout la surveillance et l’anticipation.
Se faire vacciner contre le papillomavirus quand on est un homme
A la base de toute prévention du papillomavirus, il existe le vaccin. Tous les papillomavirus ne sont pas maîtrisés par ce vaccin et il reste indispensable d’effectuer un suivi. Mais il constitue un solide premier barrage. D’autant plus qu’il est quasi impossible de ne jamais être exposé au HPV.
La vaccination est ouverte aux hommes pour se protéger.
C’est en 2019, dans le cadre du Plan Cancer, que la Haute Autorité de Santé a renforcé ses recommandations de vaccination, en l’étendant aux garçons. Il est aussi efficace sur eux que sur les filles. Sur prescription médicale, ce vaccin est remboursé par l‘Assurance Maladie à hauteur de 65 %. La dernière formule, qui est actuellement la seule administrée, offre une protection contre les lésions cancéreuses et aussi les verrues. Elle a l’avantage de prendre en compte plus de types de papillomavirus qu’avant.
A quel âge faire le vaccin HPV ?
Il a été démontré que le vaccin réduisait significativement les risques quand il est administré avant le début de l’activité sexuelle et la contraction d’un papillomavirus.
La tranche d’âge pour se faire vacciner est établie entre 11 et 14 ans, et compte deux injections.
À partir de 15 ans, il est encore possible de le demander, jusqu’à 19 ans. Dans ce cas, il sera sous forme de rattrapage et 3 injections seront nécessaires.
Pour les hommes ayant des relations avec des hommes, il est possible d’aller jusqu’à 26 ans.
Quels sont les traitements contre les signes du papillomavirus ?
Même si cela ne fera pas disparaître le virus de l’organisme, traiter les signes visibles est possible. En fonction de la manifestation des symptômes, différentes solutions seront proposées.
Comment soigner les condylomes ?
Pour enlever des verrues qui seront devenues incommodantes, un médecin pourra prescrire ces solutions :
- Crèmes pour la stimulation de l’immunité
- Chimie
- Laser CO2
- Électrocoagulation
- Azote liquide ou cryothérapie
Après ce traitement, il faudra cependant s’attendre à une récidive. Cela arrive dans 30 à 50% des cas.
Comment soigner les lésions précancéreuses ?
S’il s’agit de lésions précancéreuses, cela va impliquer une plus haute surveillance que pour les verrues. Il existe également des méthodes de soins pour celles-ci :
- l’application d’une crème cytotoxique
- Le laser
- La curiethérapie
Prendre soin de son immunité et éviter la contagion
Le système immunitaire joue un rôle primordial dans l’élimination du papillomavirus. Il lui faut en général jusqu’à 2 ans pour s’en débarrasser. Prendre soin de soi et adopter un mode de vie sain va donc renforcer vos défenses naturelles et aider à la combattre. Afin d’éviter de le contracter ou pour contrer autant que possible l’évolution du virus vers un cancer, il faut prêter attention à son hygiène de vie. Des facteurs peuvent aggraver la situation ou comporter des risques :
- être immunodéprimé
- être porteur du VIH
- la consommation de tabac
- La consommation d’alcool
- La multiplication des partenaires
En matière de protection contre le papillomavirus chez l’homme, le mot d’ordre reste donc la prévoyance.
Cet article traite du sujet : papillomavirus homme