L’arthrose s’impose comme l’un des plus grands défis de santé publique actuel. Cette maladie articulaire, souvent associée au vieillissement, connaît une progression alarmante à l’échelle mondiale, touchant des centaines de millions de personnes et impactant significativement leur qualité de vie quotidienne.
Une progression inquiétante en France et dans le monde
Selon le rhumatologue Emmanuel Maheu, l’arthrose constitue un problème de santé majeur dont l’ampleur ne cesse de croître. «600 à 700 millions de personnes souffrent d’une arthrose symptomatique dans le monde», alerte le spécialiste.
La France n’échappe pas à cette tendance avec 10 millions de personnes touchées actuellement. Cette statistique représente une augmentation spectaculaire de 132% sur les trois dernières décennies, faisant de l’arthrose la maladie articulaire la plus répandue dans l’Hexagone.
L’obésité, facteur déterminant dans la progression de la maladie
L’explosion des cas d’arthrose serait étroitement liée à la hausse mondiale de l’obésité. Cette corrélation se trouve confirmée par une récente étude publiée dans la prestigieuse revue The Lancet en 2024.
Les chiffres sont éloquents : 879 millions d’adultes et 159 millions d’enfants et adolescents étaient considérés comme obèses en 2022. Cette épidémie d’obésité contribue directement à l’augmentation des cas d’arthrose en exerçant une pression excessive sur les articulations.
Comprendre les mécanismes de l’arthrose
L’arthrose ne se limite pas à une simple usure du cartilage comme on pourrait le croire. Elle se caractérise par «des dysfonctionnements qui impliquent tous les composants de l’articulation», créant ainsi un cercle vicieux de dégradation progressive.
Cette pathologie affecte particulièrement les mains, avec une prévalence marquée chez les femmes. En effet, les experts constatent que «quatre-vingts à quatre-vingt-dix pour cent des personnes qui ont de l’arthrose digitale sont des femmes».
Impact sur la vie quotidienne des patients
Les conséquences de l’arthrose sur la qualité de vie sont considérables. Une étude révélatrice a démontré que 54% des patients rencontrent des difficultés à écrire, tandis que 10% d’entre eux peinent à manipuler leurs médicaments.
«C’est vraiment une maladie qui peut poser problème dans la vie de tous les jours», soulignent les spécialistes. Ces limitations fonctionnelles peuvent conduire à une perte d’autonomie progressive et à un isolement social des personnes atteintes.
Vers une approche personnalisée du traitement
Face à ce défi sanitaire, la Société française de rhumatologie préconise une individualisation des soins adaptés à chaque type de pathologie. Cette approche sur mesure permet d’offrir des solutions plus efficaces aux patients.
L’Inserm, quant à lui, recommande prioritairement une prise en charge non médicamenteuse pour ralentir la progression de la maladie. En effet, «les seuls traitements pharmacologiques disponibles à ce jour visent à soulager la douleur liée à l’arthrose», sans agir sur les causes profondes de la dégénérescence articulaire.


