Le 11 janvier 2020, la Chine annonçait le premier mort du Covid-19. Trois ans plus tard, le flou persiste dans le pays. Quelle est la situation ? Faut-il s’inquiéter de répercussions en Europe ?
Les chiffres des victimes du Covid truqués
Selon les chiffres officiels, seuls 7 patients sont morts du Covid depuis la levée des restrictions début décembre. 5.242 Chinois sont décédés depuis le début de l’épidémie contre 1 million aux États-Unis et 1,99 million en Europe.
La Commission nationale de la santé chinoise a requalifié la maladie du Covid et a modifié les critères. Seuls les décès liés à une insuffisance respiratoire sont comptabilisés. La Chine ne fait pas face à une vague de Covid mais à une épidémie de «pneumonies ordinaires». Les hôpitaux ont la consigne de refuser la cause du décès comme étant le Covid. Pas de déclaration officielle, pas de statistique.
Les victimes s’entassent aux pompes funèbres
Sur le terrain, les témoignages sont très différents : des hôpitaux débordés sans capacité à garder les victimes. Des centres funéraires qui n’arrivent pas à faire face à l’afflux des victimes. L’un de ces intérimaires d’un funérarium à Shanghai témoigne au micro de RFI : «Dans le salon funéraire ou je travaillais, on peut conserver jusqu’à 4 000 corps. Mais la vitesse de combustion ne suit pas. Parfois 700 à 800 cadavres arrivent une seule journée. Or, seuls 50 à 60 corps peuvent être incinérés.»
La situation en Chine «ne devrait pas inquiéter l’Europe»
L’OMS avait haussé le ton en demandant des comptes à la Chine et plus de transparence. Depuis, l’organisation mondiale s’est adoucit et se veut même rassurante avec l’Occident. Son directeur régional, Hans Kluge, a affirmé que «la hausse actuelle en Chine ne devrait pas avoir d’impact significatif sur la situation épidémiologique du Covid-19 dans la région européenne». Il appelle les pays européens à prendre des mesures «proportionnées et non discriminatoires» vis-à-vis des voyageurs en provenance de Chine.
L’Union européenne n’est pas du même avis
L’OMS a fait volte-face mais pas l’Union Européenne qui continue d’encourager ses États membres à des «tests aléatoires» à l’arrivée des voyageurs chinois sur le sol européen. Par précaution, plusieurs pays dont les Etats-Unis, le Japon, la France et l’Allemagne ont déjà mis en place des tests de dépistage. Pékin a annoncé des contre-mesures à destination du Japon et de la Corée-du-Sud.