Les hommes vont moins chez le médecin que les femmes, que ce soit chez le généraliste, le spécialiste ou pour des soins dentaires. Plusieurs raisons expliquent cette réticence et les stéréotypes ont la vie dure.
Les hommes se préoccupent de leur santé différemment
Les hommes se préoccupent de leur santé différemment. Ils ont «davantage tendance à vouloir préserver un corps-machine, un corps-outil», explique Nathalie Bajos au micro de BFMTV. Elle est directrice de recherche à l’Inserm. «Ils peuvent ainsi avoir tendance à minimiser certains troubles ou symptômes, s’ils ne les empêchent pas de bien « fonctionner »».
L’influence sociale conditionne encore le rapport à la douleur
Être malade est (encore) associé à une certaine vulnérabilité. «C’est notamment frappant en pédiatrie, où on a relevé que soignants et parents autorisaient plus facilement une petite fille à exprimer sa douleur, quand un petit garçon s’entendait dire qu’il était ‘un dur’», rapporte le Pr Carole Clair à l’AFP. Elle est professeure associée à la faculté de biologie et médecine de Lausanne.
Les femmes bénéficient d’un suivi médical depuis leur puberté
La majorité des femmes bénéficient d’un suivi médical régulier dès leur puberté pour le suivi gynécologique : cycle menstruel, contraception, grossesse puis ménopause. Au-delà de ces rendez-vous réguliers, les femmes «reçoivent une forte pression sociale pour s’occuper des autres et d’elles-mêmes» selon le Pr Clair.
Les hommes vont peu chez le dentiste
En 2019, selon une récente étude de l’INSEE, 60% des femmes avaient vu un dentiste dans l’année, contre 54% des hommes. Plus de la moitié des femmes avaient consulté un médecin spécialiste (53%) dans l’année, contre 42% des hommes. Cependant, l’écart s’atténue avec l’âge. En Effet, l’INSEE constate que les hommes ont autant recours aux soins que les femmes au-delà de 65 ans.