Encore inconnu il y a quelques semaines, ce variant du Covid-19 gagne aujourd’hui du terrain à travers plusieurs continents. En Asie, il a provoqué une vague inédite de contaminations. En France, les premiers cas sont déjà là. Doit-on craindre un retour en force du virus ?
Le signal venu d’Asie : quand les urgences débordent
Tout a commencé dans les hôpitaux de Hong Kong et Taïwan. À partir de mi-mai 2025, les autorités locales font état d’un rebond inattendu du Covid-19 : salles d’attente bondées, hospitalisations en hausse, et un mot qui revient partout dans les rapports sanitaires : NB.1.8.1.
À Hong Kong, le nombre de cas atteint un record sur un an, obligeant les autorités à réactiver des consignes oubliées : retour du masque chirurgical pour les personnes fragiles, et vigilance renforcée dans les lieux publics et transports en commun.
À Taïwan, même constat. Le 20 mai, le gouvernement annonce des mesures d’urgence, avec des réserves de vaccins et d’antiviraux constituées en vitesse pour faire face à une « vague » dont l’ampleur reste difficile à prédire.
Une percée discrète mais réelle en Europe
Alors que l’attention reste focalisée sur l’Asie, le variant franchit déjà les frontières. Des séquences génétiques déposées sur la base de données internationale GISAID révèlent sa présence dans plusieurs pays européens, dont la France, les Pays-Bas et l’Espagne.
En France, au moins quatre cas ont été identifiés entre le 22 avril et le 12 mai, selon le professeur Bruno Lina (CHU de Lyon). Un chiffre encore faible, mais qui pourrait croître dans les prochaines semaines, à mesure que la surveillance génomique s’intensifie.
Un variant taillé pour la transmission
Ce qui inquiète les experts, ce n’est pas la gravité, mais la vitesse de propagation. Le docteur Benjamin Davido, infectiologue, explique :
« « Les premiers résultats montrent probablement une plus grande facilité à pénétrer dans la cellule, Ça veut dire que concrètement, on a une plus grande transmissibilité » »
C’est cette agressivité invisible qui a conduit l’OMS à placer NB.1.8.1 sous surveillance mondiale, une décision lourde de sens.
Le Centre européen de prévention des maladies (ECDC) ne l’a pas encore classé comme tel, mais les signaux d’alerte s’accumulent.
Pas de panique sur la gravité… pour l’instant
Sur un autre front, la protection vaccinale semble tenir le choc. Selon l’OMS, les données disponibles ne montrent ni augmentation significative des formes graves, ni échappement immunitaire préoccupant.
Autre bonne nouvelle : l’immunité acquise, qu’elle soit post-infection ou post-vaccinale, reste largement efficace contre ce variant.
Une vaccination de printemps sous surveillance
En France, la campagne vaccinale lancée le 14 avril devait s’achever le 15 juin, mais les autorités envisagent une prolongation jusqu’au 15 juillet, si la situation évolue défavorablement.
Le scénario d’un été sous tension n’est donc plus à exclure. Avec un virus qui mute vite et un variant qui circule déjà dans l’Hexagone, la vigilance pourrait redevenir une priorité sanitaire d’ici peu.