L’amylose cardiaque est une pathologie encore trop peu connue, mais dont les conséquences peuvent être dramatiques si elle n’est pas détectée à temps. Chez les personnes âgées, cette affection transforme progressivement le cœur en un organe rigide, incapable de remplir correctement sa fonction vitale.
Une maladie insidieuse qui cible les seniors
Principalement observée
après 65 ans,
l’amylose cardiaque résulte de l’accumulation de protéines anormales dans le cœur.
Ces dépôts, appelés fibrilles amyloïdes, s’infiltrent dans le muscle
cardiaque, le rendant moins souple et perturbant sa capacité à
pomper le sang.
Cette perte d’élasticité engendre une fatigue chronique, un essoufflement à l’effort, et parfois
un œdème des
jambes, souvent confondus avec d’autres maladies
cardiovasculaires.
Deux formes principales d’amylose
On distingue principalement deux formes d’amylose cardiaque :
-
L’amylose à chaînes légères (AL) : provoquée par un dysfonctionnement de certaines cellules sanguines produisant des protéines anormales.
-
L’amylose à transthyrétine (ATTR) : subdivisée en deux sous-types. La forme héréditaire, transmise génétiquement, et la forme sauvage, qui apparaît spontanément avec l’âge.
Cette distinction est essentielle, car elle oriente les traitements et la stratégie de suivi.
Des symptômes trompeurs et multisystémiques
L’amylose cardiaque ne se
limite pas au cœur. Elle peut aussi toucher les nerfs, les articulations ou les
tendons, provoquant des douleurs, des troubles de la
marche ou une perte d’autonomie progressive.
Chez certains patients, les premiers signes ne concernent
pas le cœur,
mais des troubles
articulaires, une arthrose précoce, un syndrome du canal carpien ou même une
surdité légère.
Ces manifestations peuvent survenir des années avant que les symptômes
cardiaques ne deviennent visibles.
Des signes cardiaques souvent confondus
Lorsque le cœur est atteint, la maladie se manifeste par :
-
une insuffisance cardiaque progressive,
-
un essoufflement croissant,
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des palpitations,
-
une prise de poids inexpliquée,
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des gonflements au niveau des jambes.
Le diagnostic est souvent posé tardivement, car ces signes sont proches de ceux d’autres maladies cardiaques plus fréquentes, retardant ainsi la mise en place d’un traitement adapté.
Le diagnostic précoce, clé du pronostic
Plus la maladie est identifiée tôt, plus les chances de ralentir son évolution sont grandes. Les cardiologues, rhumatologues et médecins généralistes jouent un rôle central dans cette détection. En cas de suspicion, plusieurs examens (IRM cardiaque, scintigraphie, analyses génétiques) permettent de confirmer le diagnostic.
Des centres spécialisés pour une meilleure prise en charge
Face à la complexité de l’amylose cardiaque, des centres experts ont été créés à travers la France. Ces structures multidisciplinaires, intégrées au Réseau Amylose et à la filière CARDIOGEN, offrent une prise en charge complète, du diagnostic aux traitements les plus récents.
Une coordination entre les spécialistes — cardiologues, neurologues, hématologues — permet d’adapter les thérapies à chaque patient et de ralentir significativement la progression de la maladie.


