C’est un rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) qui donne l’alerte. En dix ans, la consommation d’antidépresseur a doublé chez les enfants. Pourquoi ? Quels sont les risques pour leur santé ?
Augmentation de plus de 62%
En dix ans, la consommation d’antidépresseur, de psychotropes, d’anxiolytiques chez les enfants a doublé. Cette information est révélée par Le Parisien et repose sur un rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA). La consommation d’antidépresseurs a augmenté de plus de 62% entre 2014 et 2021 chez les jeunes, selon ce rapport. Selon l’Assurance maladie et de l’Agence de sécurité du médicament (Anses), plus de 400 000 mineurs consomment ce type de médicaments.
Sédatifs et antipsychotiques
Les antidépresseurs ne sont pas les seuls médicaments en hausse. Le rapport s’inquiète d’une augmentation de plus de 155% pour les hypnotiques et sédatifs chez les mineurs entre 2014 et 2021. «Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevés) avec ceux observés au niveau de la population générale», note le rapport.
Trop d’attente dans les structures de soin
Le rapport dénonce un «effet ciseau» entre cette augmentation de la consommation de médicaments et la baisse de l’offre de soin pédiatrique en France. En effet, «l’offre pédiatrique, pédopsychiatrique et médicosociale est en recul». Les CMPP par exemple ne peuvent plus «accueillir dans des délais raisonnables les enfants et les familles». Cette situation entraîne une «aggravation de l’état de santé des enfants», une «augmentation des hospitalisations en urgence».
Gestes suicidaires en hausse
Le Covid et les confinements successifs ont eu un effet très négatif sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Les gestes suicidaires ou encore les sentiments d’angoisse sont en hausse depuis la pandémie. Les médecins et infirmiers scolaires ne peuvent plus assurer «leurs missions d’accueil et de suivi individuel». Autre souci de taille relevé par ce rapport : les antidépresseurs ou anxiolytiques prescrits pour les enfants sont généralement destinés aux adulte.
Risque pour le cerveau de l’enfant
Ces médicaments «ont souvent des effets secondaires importants et ne sont parfois pas très adaptés au cerveau de l’enfant», s’inquiète Marie-Rose Moro, pédopsychiatre, dans les colonnes du Parisien. Le rapport du HCFEA préconise de donner plus de moyens aux structures pédiatriques et médico-sociales pour un accompagnement global de ces enfants et adolescents.
Source : HCFEA