S’ils sont faciles d’entretien et d’utilisation, les moules en silicone peuvent être nocifs pour la santé. D’après l’UFC Que Choisir, ils contiendraient des composants chimiques, qui migrent dans les aliments pendant la cuisson.
Des substances classées cancérogènes
Dans son étude, menée conjointement avec ses homologues européens, l’UFC Que Choisir vérifie la fiabilité de ces moules. Sur les 44 testés, seuls 16 % ne seraient pas dangereux. Parmi les 29 références commercialisées en France, six, seulement, sont sans risques. Tous les autres laissent échapper des composants chimiques dans la nourriture durant la cuisson.
Et se fier aux marques les plus connues n’est pas forcément gage de qualité. Les articles de Tupperware et De Buyer seraient « à éviter ». Lors de la cuisson au four, ces derniers relâchent des substances classées cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Certaines substances sont même sur la liste européenne des substances extrêmement préoccupantes. L’association demande à ce qu’ils soient retirés du marché, car ils sont très dangereux pour la santé et l’environnement.
Une réglementation obsolète
Ces contaminations sont renforcées par les cuissons successives, mais aussi par l’utilisation de matières grasses. « C’est quinze fois plus de substances qui sont émises à la troisième cuisson qu’à la première », d’après Olivier Andrault, chargé de mission alimentation au sein de l’association de défense des consommateurs.
Et les risques pour la santé sont divers. « Une augmentation du risque de cancer, des mutations génétiques, des dommages pour les fonctions reproductrices », par exemple, selon Olivier Andrault. Il note toutefois que c’est l’exposition à tout un ensemble de substances nocives dans la vie quotidienne qui augmente ce risque et non pas la seule utilisation de ces moules.
Et si ces substances sont reconnues comme nocives, il n’existe pas d’interdiction claire de la part des autorités. La réglementation serait « obsolète », d’après Olivier Andrault. Cette dernière ne définit pas de migration maximale, c’est-à-dire de limite pour les substances les plus préoccupantes. Sans compter que la libre circulation des biens au niveau européen faciliterait l’arrivée de produits soumis à une réglementation plus légère.