1. Définition de l’addiction aux jeux :
Les addictions notamment l’addiction aux jeux comportementales se caractérisent par l’impossibilité de contrôler un comportement et la poursuite de ce comportement malgré la survenue de conséquences négatives. Avec l’augmentation de ses troubles et des demandes d’aides de la part des patients, les consultations en addictologie sont de plus en plus concernées par ce sujet.
Selon les données scientifiques actuelles, des recherches sont encore nécessaires afin de déterminer si ces troubles peuvent véritablement être considérés comme des addictions
EPIDEMIOLOGIE
Les dépenses liées à la pratique des jeux de hasard représentent environ 0,8 % des dépenses annuelles des ménages, en 2012, en France.
2. Les jeux pathologiques
Les jeux de hasard et d’argent restent des jeux pour lesquels le sujet mise de façon irréversible un bien (argent ou objet) et dont l’issue du jeu aboutit à une perte ou un gain, en fonction du hasard. Normalement, il ainsi est impossible de prédire l’issue d’un jeu de hasard.
On retrouve des similitudes psychologiques et neurobiologiques entre les jeux d’argent/hasard et les autres addictions.
Le comportement de jeu demeure motivé par différentes raisons :
- espoir de gagner de l’argent,
- recherche de sensations fortes (en particulier ressentir le frisson),
- volonté de soulager aussi des émotions négatives,
- recherche de liens sociaux.
Un joueur pathologique reste ainsi envahi par des envies impérieuses de jouer, que l’on appelle « craving ».
3. Facteurs de risques de l’addiction aux jeux
La trajectoire addictive du joueur pathologique est parallèle à celle des autres sujets dépendants (addicts).
Il est décrit une initiation, la mise en place d’habitudes de jeu, l’apparition de l’envie de se refaire à cause des pertes puis la perte de contrôle et la poursuite de la pratique malgré les grosses sommes perdues.
Les phases du jeu décrite par Custer et Milt :
- La phase de gain « big win », le jeu agréable.
- Une phase de pertes vécues comme une attaque qui poussent le joueur à rejouer
- Ou la phase de désespoir avec des dommages.
4. Addiction au jeux : La prévention
Les principes de la prévention primaire reposent sur l’information et l’éducation des joueurs.
La prévention secondaire repose notamment sur la formation de personnel spécialisé (psychologues) ou non spécialisé (croupiers, personnel de salle…) pour aider directement les individus ayant des comportements évocateurs de jeu d’argent pathologique. En effet, Un repérage précoce permet au plus vite de traiter le patient.
La prise en charge suit les mêmes principes que ceux des autres addictions. Ces principes reposent essentiellement sur des soins ambulatoires et comprennent :
- une prise en charge bio-psycho-sociale,
- un accompagnement globale passant par la psychothérapie, la pharmacologie et l’encadrement social.
Les objectifs du traitement reposent sur l’arrêt total de tout comportement de jeu, ou bien sur le retour durable à une pratique contrôlée de jeu
La psychothérapie cognitivo-coportementale est validée dans la prise en charge des patients atteints de troubles addictifs aux jeux de hasard.
L’entretien motivationnel diminue à court terme, surtout chez les adolescents et sujets jeunes, aussi la fréquence de jeu et les sommes dépensées, avec un bénéfice qui se maintient à moyen et long terme pour la fréquence de jeu. En effet, l’entretien motivationnel est intéressant en début de prise en charge pour aider le sujet à initier les soins et améliorer son observance.
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