70 % des Français se plaignent d’un trouble du sommeil passager. Un Français sur 5 souffre d’insomnies. On estime la prévalence du syndrome d’apnées obstructives du sommeil à 2% pour les femmes et 4% pour les hommes de 30 à 60 ans.
Définition du Trouble du sommeil
Le sommeil modifie plusieurs paramètres physiologiques respiratoires. On peut citer :
– une perte du contrôle volontaire de la ventilation,
– une diminution de l’activité et de la sensibilité des centres respiratoires,
– une diminution de l’activité des muscles respiratoires.
Ces modifications peuvent aggraver les pathologies respiratoires existantes ou être à l’origine de pathologies respiratoires spécifiques du sommeil.
Il existe plusieurs troubles respiratoires du sommeil dont le plus fréquent reste le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS).
Signes du Trouble du sommeil
- Apnée : Interruption du débit aérien naso-buccal de plus de 10 secondes
- Hypopnée : Diminution de la ventilation de plus de 10 secondes avec une réduction du débit aérien.
- SAOS (syndrome d’apnées obstructives du sommeil) : Apnées pendant le sommeil.
- Somnolence diurne excessive non expliquée par d’autres facteurs.
Présence d’au moins deux de ces critères suivants non expliqués par d’autres facteurs : - ronflement sévère et quotidien,
- sensation d’étouffement ou de suffocation pendant le sommeil,
- éveils répétés pendant le sommeil,
- sommeil non réparateur,
- fatigue,
- des douleurs musculaires
- difficultés de concentration,
- nycturie (plus d’une miction par nuit) .
Facteurs de risque du Trouble du sommeil
- Obésité : L’obésité, notamment de type abdominale (avec augmentation de la graisse viscérale) est un facteur de risque majeur de SAOS : 70 % des patients ayant un SAOS sont en surpoids.
- La prévalence du SAOS augmente avec la sévérité de l’obésité (60 à 80 % des patients atteints d’obésité morbide ont un SAOS).
- La prévalence du SAOS chez la femme augmente après la ménopause.
- L’âge : La prévalence du SAOS augmente avec l’âge avec un maximum entre 50 et 70 ans
Anomalies des Voies Aéro-Supérieur :
- rétrognathie (dents du haut en avant, mâchoire du bas en arrière) et micromandibulie (anomalie de la croissance de la mâchoire)
- hypertrophie amygdalienne
- macroglossie (augmentation de la taille de la langue) associée à l’acromégalie ( maladie qui se caractérise par une croissance exagérée du visage ) et l’hypothyroïdie
- obstruction nasale.
Complications
- Hypertension artérielle (HTA),
- Le SAOS sévère augmente de 50% à 60% le risque de développer une insuffisance cardiaque ou coronarienne,
- Troubles du rythme,
- Accident vasculaire cérébral (AVC),
- Le SAOS est possiblement responsable du syndrome métabolique,
- Le diabète,
La Prise en charge
A ce jour, il n’y a pas de médicament spécifique pour le traitement de l’apnée du sommeil.
Néanmoins, des moyens non médicamenteux peuvent être mise en place.
Le plus utilisé et le plus performant :
La ventilation à pression positive continue (PPC ou CPAP).
Un appareil insuffle de l’air en continu par le nez, grâce à un masque que l’on porte la nuit. Ce mécanisme permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes. Il diminue les apnées. Si le patient utilise bien le mécanisme toutes les nuits, l’amélioration des symptômes apparaissent à partir de 1 mois.
Orthèse d’avancée mandibulaire.
Elle maintient la mâchoire inférieure et la langue vers l’avant permettant le passage de l’air.
Dans certains cas, lorsque le traitement par mécanisme ventilatoire ne fonctionne pas ou n’est pas bien toléré, une opération chirurgicale peut être envisagée.
Ces prises en charge ne sont pas recommandées en première intention car les récidives d’apnée après ces interventions sont souvent remarquées.
Les opérations chirurgicales :
- La chirurgie pour la perte de poids. Perdre du poids peut permettre d’agir efficacement sur les apnées.
- Amygdalectomie. S’ils sont très enflés, ce qui arrive souvent chez les enfants, les amygdales peuvent gêner le passage de l’air et entraîner des apnées. Cette opération est surtout chez les enfants.
- Chirurgie du nez en cas de déviation de la cloison nasale.
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