Définition
Le trouble bipolaire est un trouble grave de l’humeur, caractérisé par une alternance d’hyperactivité et d’état dépressif. Par conséquent, ces épisodes « maniaco-dépressifs » sont entrecoupés de périodes pendant laquelle l’humeur est normale et stable, pendant des durées variables1. La bipolarité demeure donc une maladie liée à la psychiatrie.
Au cours des épisodes « maniaques », la personne est :
- irritable,
- hyperactive,
- ressent peu le besoin de dormir ?
- parle beaucoup,
- elle passe du coq à l’âne,
- fait des jeux de mots.
À l’inverse, lors des épisodes dépressifs, son niveau d’énergie reste anormalement bas, son humeur est maussade, triste ☹, avec une perte d’intérêt pour les diverses activités et projets.
C’est un trouble qui entraine de nombreux handicaps sociaux, professionnels et affectifs. Toutefois, il peut être responsable de suicide.
Epidémiologie : Trouble Bipolaire
On considère que 1 à 4 % de la population générale reste ainsi atteinte des formes typiques du trouble bipolaire. C’est aussi la deuxième pathologie la plus suicidogène après l’anorexie mentale.
Par ailleurs, l’âge de début du trouble bipolaire est traditionnellement entre 15 et 25 ans (juste après la puberté).
LA CLINIQUE : Trouble Bipolaire
Perturbations de l’humeur :
- humeur élevée expansive, exaltée, euphorique ; parfois décrite comme gai. Mais, cette exaltation peut être remplacée ou s’associer à une irritabilité.
Perturbations des émotions :
elle peut passer d’une humeur joyeuse à triste sans transition.
La réponse de la personne peut cependant être disproportionnée par rapport aux stimuli émotionnels.
Altérations du contenu de la pensée, augmentation de l’estime de soi, des idées de grandeur, sentiment de toute-puissance jusqu’à devenir mégalomanes. Elle présente ainsi une amnésie de son trouble.
Perturbations du cours de la pensée (accélération) :
La personne parle extrêmement rapidement. En effet, elle fait des jeux de mots. Aussi, son débit de parole peut entrainer une incompréhension de ce qu’elle raconte.
Altérations cognitives :
- hypervigilance, altérations de l’attention et de la concentration.
Accélération motrice et comportementale :
Elle présente une énergie débordante. Aussi, elle peut faire plusieurs choses en même temps. Une libido augmentée reste donc possible avec une désinhibition.
Une insomnie totale peut être décrite associée à une absence de fatigue, un amaigrissement (même en cas de prises alimentaires augmentées), possible déshydratation.
Perturbations de la sexualité, augmentation du désir et de l’excitation sexuelle. Mais également, une hypersexualité (comportements sexuels possibles à risque).
Examens Complémentaires : Trouble Bipolaire
- Glycémie capillaire.
- Ionogramme : kaliémie, natrémie, calcémie.
- Bilan urinaire : urée, créatinémie.
- NFS, plaquettes, CRP, TSH.
- Bilan hépatique.
- Bilan urinaire Toxiques urinaires : cannabis, cocaïne, opiacés, amphétamines.
- Imagerie cérébrale : scanner en urgence (si c’est un premier épisode ou alors pour les autres épisodes s’il existe des signes d’appel neurologique), ou IRM.
- ECG.
C’est le recueil rigoureux de l’anamnèse et de l’évolution des troubles qui permettra de porter le diagnostic de trouble bipolaire et d’éviter ainsi le retard diagnostique et thérapeutique.
Certains antécédents du patient doivent alors faire penser au diagnostic de trouble bipolaire :
- les multiples antécédents de dépression,
- un épisode atypique déclenché par un antidépresseur,
- le début d’un épisode dépressif ou psychotique durant le post-partum,
- un début des épisodes dépressifs récurrents avant l’âge de 25 ans.
Traitements : Trouble Bipolaire
Un épisode maniaque est alors une urgence médicale et requiert dans la majorité des situations une hospitalisation en urgence, en psychiatrie. Bien que si nécessaire en milieu sécurisé.
Un épisode dépressif caractérisé peut être pris en charge en ambulatoire sauf en présence de critères de gravité avec hospitalisation en psychiatrie, si nécessaire en milieu sécurisé
Les médicaments utilisés en traitement ou en prophylaxie, selon les options thérapeutiques suivantes :
- lithium,
- ou valproate,
- ou antipsychotique de 2e génération (Olanzapine, Risperidone, Quetiapine, Aripiprazole
Si le patient a déjà un thymorégulateur (Lithium ou Valproate) à posologie efficace, un traitement par uninhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) peut être introduit en plus.
La psychothérapie permettra :
- sur les comportements, d’apprendre à aménager les rythmes de vie à l’aide de plannings d’activités : limiter les activités en cas d’épisode maniaque, augmenter les activités en cas d’épisode dépressif.
- permet d’apprendre à gérer ses émotions.
En savoir plus :
- Troubles anxieux et psychiatriques chez le sujet âgé
- Deuil (processus de deuil)
- Troubles anxieux généralisés
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