Le cannabis est la substance illicite la plus consommée en France parmi les 11-75 ans. Les consommateurs recherchent une ivresse cannabique. Or, le cannabis entraîne une dépendance et des risques d’intoxication. On vous explique.
Qu’est-ce que le cannabis ?
Le cannabis est surtout fumé sous forme de mélange avec du tabac (joints), mais peut aussi être utilisé sous forme de pipe à eau, résine, ou gâteau type « space-cake ». Il peut ainsi entrainer une addiction et intoxication au cannabis.
Le principe psychoactif responsable des effets psychotropes du cannabis est le Delta9-tétra-hydro-cannabinol (Delta9-THC). Il régule ainsi la neurotransmission la libérationde dopamine entrainant une sensation de bien-être.
Le cannabis est une plante, il se présente sous les formes suivantes, par ordre de concentration croissante en Delta9-THC :
- herbe (marijuana),
- résine (haschich),
- huile.
Les chiffres de la consommation du cannabis
Il s’agit d’un problème de santé publique. Le cannabis est la substance illicite la plus consommée en France parmi les 11-75 ans, avec environ 17 millions de consommateurs qui ont fumé au moins une fois et 1,4 millions de consommateurs réguliers. L’expérimentation concerne autant les filles que les garçons mais l’usage régulier concerne surtout les hommes.
Ivresse Cannabique
Les effets du cannabis apparaissent environ 15 à 20 minutes après consommation s’il est fumé, plusieurs heures s’il est ingéré. Les effets s’estompent en plusieurs heures : environ 4 heures pourla consommation d’une dose classique. Ils seront augmentés en cas de dose majorées.
Sur le plan neuropsychique, les effets attendus d’une prise de cannabis sont
- Une euphorie,
- Un bien être,
- Puis une sédation.
Ils peuvent être accompagnés par des altérations du jugement, un isolement social qui peut durer dans le temps et une anxiété.
Une sensation subjective de ralentissement du temps ou des modifications des perceptions sensorielles pouvant aller jusqu’aux hallucinations est possible.
Des troubles de l’attention et de l’équilibre seront également notés. En effet, sur le plan physiologique non-psychiatrique, l’intoxication aiguë au cannabis peut entrainer des yeux rouges, une sensation de faim, une bouche sèche.
Syndrome d’intoxication chronique
L’usage régulier de cannabis peut entrainer une altération des performances cognitives avec :
- Troubles de la mémoire,
- Des troubles des fonctions exécutives
- Difficultés attentionnelles
Un syndrome a-motivationnel sera observé avec un isolement social, un éloignement familial, un décrochage universitaire.
Les complications d’une intoxication au cannabis
10 à 40 % des fumeurs de cannabis peuvent présenter un syndrome de sevrage. Il apparaît lors de la diminution de consommation. On retrouve :
- Une irritabilité, agressivité ;
- Anxiété, nervosité ;
- Impatience, incapacité à rester en place ;
- Humeur dépressive ;
- Troubles du sommeil (insomnies, cauchemars) ;
- Diminution de l’appétit ou perte de poids ;
- Ainsi que certains de ces signes physiques : douleurs abdominales voire vomissements, tremblement, sudation excessive, fièvre, frissons, céphalées.
La plupart des symptômes apparaissent en 24 à 72 heures après l’arrêt des consommations, sont maximaux pendant la première semaine, ils diminuent après deux semaines. Les troubles du sommeil peuvent durer jusqu’à un mois
En ce qui concerne les complications psychiatriques, leur apparition intervient souvent après une intoxication aiguë. Il peut s’agir d’un moyen de révélation de la maladie. En effet, en première ligne, on retrouve la schizophrénie. On notera également les troubles anxieux et les troubles dépressifs
D’autres affections peuvent intervenir au niveau des organes :
- pulmonaires avec une activité bronchodilatatrice immédiate et transitoire, une bronchite chronique, un cancer broncho-pulmonaire,
- cardiovasculaires : augmentation du débit cardiaque et cérébral, hypotension artérielle, vasodilatation périphérique, une bradycardie, maladie de Buerger, les infarctus du myocarde, le syndrome coronarien,
- cancers des voies aérodigestives supérieures (association au tabac), les cancers broncho-pulmonaires
- ophtalmologiques,
- photosensibilité,
- hyperhémie conjonctivale,
- • mydriase inconstante (dilatation des pupilles).
Intoxication au cannabis : Prise en charge
La prise en charge doit être globale avec un suivi pluridisciplinaire avec plusieurs intervenants médicaux et sociaux.
La prise en charge au long cours nécessite aussi l’engagement du patient dans une démarche de soins. Elle ne se fait pas en urgence. En effet, les objectifs thérapeutiques doivent tenir compte des besoins et des demandes du patient.
Au niveau psychiatrique :
- thérapies cognitives et comportementales,
- entretien motivationnel
- techniques de prévention de la reprise du mésusage.
L’implication familiale dans le suivi thérapeutique est ainsi souvent intéressant chez les jeunes consommateurs.
Au niveau addictologique :
Le bilan de la dépendance reste ainsi la première étape de la prise en charge :
- Retracer l’histoire de la maladie,
- Faire le bilan des traitements précédents, des rechutes précédentes avec l’objectif à moyen terme d’arrêter la consommation.
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