Définition de la dénutrition
La dénutrition est définie par un état de déficit en énergie, en protéines et en nutriments, produisant un changement mesurable des fonctions corporelles ou de la composition corporelle. En effet, c’est lié à l’endocrinologie. Elle peut ainsi entrainer une aggravation des maladies du patient.
La dénutrition reste associée à une augmentation de la mortalité et une altération de la qualité de vie. Aussi, la recherche de facteurs de risque et le dépistage de la dénutrition doivent être systématiques. On peut ainsi retrouver une dénutrition même chez les personnes en situation d’obésité ou les personnes en surpoids. La première prise en charge met en évidence des conseils diététiques. En cas de non amélioration de la clinique : passage à la nutrition artificielle.
Épidémiologie
La prévalence de la dénutrition est donc d’environ :
- 5-10% à domicile,
- 20-50% à l’hôpital.
Elle reste de plus en plus fréquente aux âges extrêmes de la vie,
- 10% enfants hospitalisés ont une dénutrition sévère,
- les nourrissons restent très exposés.
Les maladies chroniques sont aussi des facteurs de risques très fréquents : les cancers, les insuffisances d’organe ou encore les maladies inflammatoires.
Le dépistage de la dénutrition
Chez tout patient hospitalisé, la dénutrition doit donc demeuré recherché dans les 48 premières heures. Elle doit également rester recherchés une fois par an à domicile dans les populations à risque.
Dépistage grâce à l’échelle visuelle analogique de la prise alimentaire de 1 à 10. En dessous de 7, le patient est à risque de dénutrition. En effet, l’état nutritionnel doit être évalué : le poids, la taille, le recueil des poids antérieurs. Et si c’est un enfant : analyse des courbes de croissance.
Diagnostic de la Dénutrition
Il n’existe donc pas de critère clinique ou biologique spécifique.
Toutefois, l’interrogatoire doit mettre en évidence :
- L’altération de mémorisation, de la concentration
- L’asthénie en fin de journée
- La diminution des capacités physiques,
- Le désintérêt pour les activités courantes,
- La perte des fonctions sexuelles,
- L’aménorrhée (pas de règles) chez la femme
Les signes digestifs de la dénutrition :
- L’anorexie,
- La dysphagie,
- L’odynophagie,
- La lenteur de digestion,
- La pesanteur gastrique,
- La diarrhée,
- La constipation.
Les examens cliniques de la dénutrition
Les anomalies de peau et de phanères sont donc à rechercher :
- Peau fine, sèche, perte d’élasticité,
- Plaques de pigmentation brune voire mélanodermie,
- Cheveux secs et cassants, fins clairsemés notamment au niveau des tempes,
- Disparition de la queue du sourcil,
- Ongles déformés (koïlonychie),
- Hypertrichose (dérèglement hormonal qui se manifeste par une pilosité envahissante).
Les globes oculaires peuvent être saillants, en effet, le visage terne et amaigri, une stomatite inflammation de la langue rouge, dépaillée.
Ainsi, rechercher une hypotension artérielle, une tachycardie, des signes de décompensation cardiaque si la dénutrition est majeure.
A la biologie :
– La cytolyse hépatique par stéatose de dénutrition.
– Les troubles de la coagulation par carence en vitamine K, baisse de synthèse facteur hépatique, thrombopénie.
Prise en charge de la dénutrition
a) Les conseils diététiques
- Ils sont mis en place afin d’augmenter les apports alimentaires spontanés :
- fractionner les repas : 3 repas quotidiens + collations entre les repas,
- limiter le jeûne nocturne inférieurs à 12h: retarder l’horaire du diner,
- privilégier les apports riches en énergie et/ou protéiniques,
- adapter des menus aux goûts du patient,
- adapter la texture aux capacités de mastication, de la déglutition,
- aide technique et/ou humaine au repas en fonction du handicap,
- favoriser un environnement agréable, la convivialité dans la mesure du possible
b) Enrichissement de l’alimentation :
Des compléments nutritionnels oraux correspondant à des aliments diététiques destinés à des fins médicales spéciales. Ils demeurent délivrés sur prescription médicale.
Cependant, pour une utilisation optimale, il faut les associer à des conseils diététiques :
- La prise des compléments nutritionnels en collation est à prendre à 2h des repas pour ne pas couper l’appétit.
- Vérifier la consommation à chaque consultation. Il est souvent difficile de faire prendre plus de 2 compléments nutritionnels par jour.
c) La nutrition artificielle (appelée entérale)
Elle nécessite une hospitalisation de 2 à 3 jours pour la mise en place, pour évaluer la tolérance et pour l’éducation du patient et de la famille.
Son initiation doit être prudente et commencer par débit et volume peu importants. En théorie, le débit d’administration ne doit pas dépasser: 3 kcal/min ou 180 ml/h pour une solution normoénergétique.
L’administration doit se faire en cyclique pour plus d’autonomie, elle peut mettre être faite en nocturne.
7. Complications
Le syndrome de re-nutrition inapproprié. Il s’agit d’une complication métabolique de la re-nutrition quelle que soit sa forme, chez des patients sévèrement dénutris.
- Physiologiquement, on retrouve un déficit aigu en phosphore, déficit en potassium, magnésium et thiamine,
- Au niveau cardiaque, on retrouve une arythmie, une syncope, une insuffisance aiguë,
- Au niveau neurologique : des paresthésies, des fasciculations, une tétanie, une paralysie, une confusion, une encéphalopathies.
- Une anémie hémolytique peut être retrouvé au niveau biologique.
En prévention, on doit identifier les patients à risque :
- patients atteint d’alcoolisme,
- anorexie mentale,
- enfants.
En savoir plus :
- Facteurs de risque cardiovasculaire et prévention
- Allaitement
- Amaigrissement
- Puberté Normale et Pathologique – Endocrinologie
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