L’adolescence est une période de développement de l’indépendance. Elle est définie en premier lieu par des critères endocriniens avec l’apparition de la puberté et des caractères sexuels secondaires. Les premiers troubles du comportement peuvent intervenir vers 10-11 ans chez les filles, et 12-13 ans pour les garçons. En effet, on y retrouve souvent une contestation des règles parentales. L’objectif est de savoir différencier, une crise d’adolescence d’un comportement pathologique du jeune.
On peut par exemple, voir un accès régulier à l’alcool ou la violence peut être un signe d’alarme alors que ces mêmes faits apparaissant de manière épisodique restent dans une logique d’adolescence.
On retrouve ainsi plusieurs troubles :
- trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité
- le trouble opposition avec provocation
- trouble des conduites
Les causes d’un trouble du comportement
Ils sont donc surtout multifactoriels.
Génétique
- fréquence du trouble chez les apparentés, pouvant également favoriser le développement
- héritabilité
Les facteurs de risque environnementaux
- La prématurité.
- Le petit poids de naissance inférieur à 2,5 kg.
- Le tabac, l’alcool pendant la grossesse.
- Les événements de vie négatifs pendant la petite enfance : les abus sexuels, la négligence éducative et affective, la maltraitance, le placement.
- Un environnement éducatif aux règles inconstantes et ambivalentes ou au contraire trop rigoureuse et strictes.
- Psychopathologie parentale: abus de substances et personnalité antisociale.
- Environnement social: rejet des autres, fréquentation de délinquants.
Facteurs de risque individuels :
- tempérament très réactif, intolérant à la frustration.
- tempérament difficile : peu contrôlable, peu docile, impatient et les réactions émotionnelles fortes.
La clinique : Trouble du comportement
Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité
Il touche environ 5 % des adolescents. Aussi, il y a une prédominance des atteintes chez les garçons. Ce trouble intervient souvent chez l’enfant jeune vers 6 -12 ans. Avec plusieurs comorbidités. Par ailleurs, il est souvent responsable d’échec scolaire.
Les facteurs de risques sont la prématurité, le tabac, ainsi que l’alcool pendant la grossesse.
Le trouble sera décrit avec un déficit attentionnel : le patient sera victime d’étourderies, des oublis, non persévérant dans les activités qu’il entreprend et une absence d’organisation.
L’ hyperactivité motrice sera également répertoriée, une agitation motrice, maladresse.
L’impulsivité avec une précipitation de l’enfant, il est impatient, logorrhéique(parle beaucoup), il peut couper la parole. Il peut aussi présenter des difficultés à gérer ses émotions, une intolérance à la frustration. Ainsi que des difficultés sociales dans les interactions avec son environnement.
En général, l’évolution de ce trouble est bonne c’est à dire que les symptômes et disparaissent à l’âge adulte.
Trouble oppositionnel avec provocation
Il débute pendant l’enfance. Le comportement oppositionnel, querelleur, vindicatif caractérise ce trouble. Les fréquentes colères ou manifestations d’irritabilité font également partie de sa description.
Le syndrome d’opposition/provocation: associe de manière intense, persistante, répétitive des comportements d’opposition, de provocation, de défiance vis à vis de l’autorité, des comportements vindicatifs et hostile envers les autres : l’enfant est souvent fâché, rancunier.
Il sera décrit comme irritable, susceptible avec des accès de colère.
Attention ! Il est nécessaire de constater ces comportements en dehors des relations avec la fratrie.
Les Trouble des conduites
Ils se révèlent entre la moyenne enfance et l’adolescence, avant 16 ans. Ainsi, le trouble oppositionnel avec provocation le précède habituellement.
Lorsque le début du trouble est précoce (avant 10 ans), il est synonyme de mauvais pronostic.
Le syndrome de conduite antisociale : qui se présente par des conduites de non-respect des normes avec des conséquences légales et judiciaires ( agressions, destructions, vols) de manière intense, persistante, répétitive.
Aussi, des émotions pro-sociales limitées avec absence de remords, d’empathie, un désintérêt pour la performance et superficialité des affects.
Prise en Charge : Trouble du comportement
Prise en charge non pharmaco
- L’éducation thérapeutique passe par une explication du trouble, son évolution, les facteurs d’entretien, les stratégies d’approche.
- Les thérapies cognitivo-comportementales d’abord individuelles puis en famille peuvent être extrêmement bénéfiques.
- Des exercices d’attention qu’on appelle des remédiations cognitives, des inhibitions de l’impulsivité, la flexibilité mentale, la planification.
- Rééducation des troubles des apprentissages spécifiques, aménagement de la scolarité de l’enfant.
Plusieurs aides socio-éducatives existent :
- AEA : aide éducative et administrative ➡ demandée par les parents aux services sociaux. Il s’agit d’une aide pour les travailleurs sociaux. Ordonnée par conseil général.
- AEMO : aide éducative en milieu ouvert : adjugée par les juges des enfants.
- AEEH : allocation enfant handicapé.
- Conseils éducatifs : limiter les écrans, les jeux vidéos violents, revenir sur les règles d’hygiène de vie.
- Placement en foyer ou famille d’accueil thérapeutique si environnement familial néfaste.
Pharmaco : Trouble du comportement
Ils ne sont introduits qu’en 2ème intentions couplés à une prise en charge psychothérapeutique.
Ces traitements sont donnés en 1ère intention dans l’urgence :
- Risperidone (risperdal): dès 5 ans. C’est un traitement à court terme (6 semaines) de l’agressivité persistante des enfants avec fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne.
- Cyamémazine (tercian): dès 3 ans en gouttes, dès 6 ans en comprimé.
En savoir plus :
- Trouble envahissant du développement
- Les troubles du comportement alimentaire
- Trouble obsessionnel compulsif
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