L’algoneurodystrophie est un syndrome douloureux régional localisé autour d’une ou plusieurs articulations.
Définition de l’algoneurodystrophie
Elle apparait souvent suite à une fracture ou une entorse de cause traumatologique.
Définie par une douleur continue, avec une sensibilité exagérée à un stimulus douloureux ou par une sensation douloureuse à un stimulus non douloureux, un enraidissement progressif, un trouble vasomoteur (hypersudation, œdème, trouble de la coloration cutanée).
L’évolution est spontanément favorable dans 90 % des cas, mais elle peut être prolongée à un an voir deux. En effet, dans certains cas, l’évolution est plus lente avec persistance des douleurs pendant plusieurs années. L’algodystrophie se rencontre à tout âge chez l’adulte avec une prédominance féminine (3 femmes pour 1 homme). On peut la retrouver chez le jeune mais sa prévalence est beaucoup plus rare.
Les causes de l’algodystrophie
Les traumatismes sont à l’origine de plus de 50% des algodystrophies. Toutefois, ce n’est pas parce qu’un traumatisme est grave qu’il évoluera vers l’algodystrophie. Aussi, la gravité de l’évènement n’influence pas son apparition.
La chirurgie orthopédique, est aussi une cause de l’algodystrophie.
Des causes non traumatiques demeurent également décrites :
- syndrome du canal carpien,
- accidents vasculaires cérébraux,
- sclérose en plaques,
- cancers,
- phlébite,
- causes infectieuses tels que le zona ou le panaris.
Clinique de l’Algoneurodystrophie
La forme « commune » de l’algodystrophie survient après un traumatisme. Ainsi, le début est souvent progressif, caractérisé par une phase, dite « chaude », inflammatoire, évoluant durant environ 6 semaines.
Cette première phase sera décrite comme une arthrite avec douleur articulaire et périarticulaire, tuméfaction, œdème des parties molles, raideur, chaleur locale et retentissement fonctionnel majeur , mais absence d’épanchement intra articulaire.
Un autre élément clinique négatif est l’absence de signes généraux, notamment de fièvre.
Une deuxième phase intervient : la phase froide. Caractérisée par des troubles trophiques.
Signes Biologiques :
Il n’y a pas de bilan biologique spécifique dans cette maladie. Il n’y a le plus souvent pas de syndrome inflammatoire, ce qui est un élément important du diagnostic différentiel avec une arthrite, en particulier une arthrite septique dans un contexte post chirurgical.
En cas de présence d’un syndrome inflammatoire, on devra chercher avant tout une infection.
Les examens de l’Algoneurodystrophie
Radiographie standard :
La radiographie, toujours comparative et bilatérale, reste caractérisée par une déminéralisation osseuse. Il faut savoir qu’elle est normale en début d’évolution : les premiers signes sont décalés dans le temps de quelques semaines à 1 mois.
Deux éléments sont importants :
- l’interligne articulaire est toujours respecté au long de l’évolution
- la déminéralisation est d’abord modérée avec amincissement des lames sous-chondrales, puis hétérogène et mouchetée, avec parfois une disparition quasi-complète de la trame et des corticales.
Scintigraphie osseuse :
L’hyperfixation locorégionale est l’élément le plus caractéristique pour poser le diagnostic. Néanmoins elle n’est pas spécifique. Elle précède les signes radiographiques. Aussi, cette hyperfixation sera diffuse aux autres articulations.
IRM :
Elle est l’examen le plus sensible pour poser le diagnostic de l’algodystrophie. l’IRM permet de mettre en évidence un œdème, et un aspect sombre des os périarticulaire à l’imagerie.
Cette pathologie atteint le plus souvent les articulations distales : le poignet, la cheville et le pied.
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