Définition des corps étrangers
Les corps étrangers peuvent avoir une gravité potentielle, qu’il importe de ne pas négliger. 5 à 10 enfants décèdent par an en France à cause d’un corps étranger dans les voies respiratoires.
Les corps étrangers de l’oreille
Fréquents chez l’enfant, de nature très diverse, ils restent volontiers méconnus, bien supportés, mais peuvent être responsables soit :
- d’une inflammation de l’oreille externe, surtout si il est ancien, de nature végétale;
- d’une blessure tympanique lors de l’introduction ou de manœuvres d’extraction inappropriées.
Le diagnostic otoscopique est aisé. En effet, on introduit l’otoscope dans l’oreille du patient et on peut observer directement le corps étrangers.
Devant des manifestations à type d’otalgies, d’hypoacousie de transmission d’installation récente, voire de bourdonnements, la distinction est facile avec un bouchon (épidermique ou cérumineux) ou une otite (externe ou moyenne) à l’aide d’une otoscopie.
Le traitement du corps étranger de l’oreille
Il relève du lavage d’oreille pour évacuer le corps étranger par les voies naturelles.
Il est contre-indiqué en cas de perforation tympanique.
Corps étrangers
Cette pathologie est essentiellement pédiatrique, apanage du grand nourrisson ou du petit enfant.
Ainsi, les manifestations cliniques ont pour caractère essentiel le fait qu’on retrouve l’évènement souvent d’un seul côté :
- Obstruction nasale;
- Écoulement purulent, fétide, parfois hématique.
Le diagnostic est évident si l’introduction a lieu devant témoins, plus difficile en cas de corps étranger méconnu (chez l’enfant en particulier). Il doit rester évoqué de principe en cas de suppuration persistante, fétide, unilatérale.
On élimine ainsi par un examen clinique précis et soigneux une sinusite maxillaire, en s’aidant si besoin d’un examen radiologique si on évoque un amas calcifié autour d’un corps étranger ancien.
Le traitement du corps étranger dans le nez
L’extraction par les voies naturelles en évitant de le refouler vers le pharynx avec risque de fausse route. Aussi, l’ablation réalisable après rétraction de la muqueuse par vasoconstricteurs locaux, sur un sujet immobile coopérant, à l’aide d’instruments mousses.
Par ailleurs, cette prise en charge nécessite parfois une anesthésie générale chez l’enfant pour éviter tout traumatisme local responsable d’hémorragies.
Les signes à rechercher sont :
- Une douleur thoracique qui peut être brutale et rythmée par la respiration. Cette douleur peut s’estomper souvent rapidement.
- La dyspnée (trouble respiratoire) d’intensité variable mais sa présence reste inconstante.
- Une toux sèche irritative
Le patient peut également ne présenter aucun symptôme.
Des signes de gravité sont également à rechercher :
Une Polypnée (augmentation de la respiration )≥ 30/min, si le patient devient cyanosé. S’il est victime de malaise. Une hypotension, une tachycardie (battant du cœur augmenté).
Corps étranger dans le pharynx
Un corps étranger pharyngé se manifeste par une simple gêne au niveau du pharynx :
- apparition brutale,
- souvent au cours d’un repas,
- tenace,
- localisée, souvent latéralisée.
Il s’agit le plus souvent d’une arête de poisson, d’un fragment d’os …
Un examen ORL attentif à l’abaisse-langue puis au miroir, ou à l’aide d’un nasofibroscope en laryngoscopie indirecte permet le repérage et l’ablation dans un grand nombre de cas.
L’anesthésie générale peut être nécessaire, notamment chez le petit enfant, en cas de corps étranger hypopharyngé ou si le sujet n’est pas coopérant.
Exceptionnellement, un corps étranger volumineux entraîne un trouble de la déglutition, associée ou non à une détresse respiratoire, imposant alors une extraction en urgence.
Corps étranger dans l’œsophage
Il se situe en règle générale dans l’œsophage cervical, sous la bouche œsophagienne (sphincter supérieur de l’œsophage). Il se rencontre chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte. souvent dans le cadre d’une pathologie psychiatrique ou neurologique ou chez le sujet âgé.
Une dysphagie (sensation de gêne ou de blocage ressentie lors du passage des aliments dans la bouche, le pharynx ou l’œsophage) doit systématiquement être recherchée. On doit également rechercher une douleur, un empâtement, un emphysème sous-cutané cervical, un état fébrile. L’examen radiographique simple peut fournir de précieux renseignements
Si le corps étranger œsophagien ne reste que suspecté, une endoscopie exploratrice est nécessaire. Car un corps étranger méconnu expose à de redoutables complications :
- perforation avec médiastinite,
- pleurésie purulente,
- fistule oesobronchique,
- sténose œsophagienne
La radiographie confirme le diagnostic clinique.
En savoir plus :
- Bronchopneumopathie obstructive (BPCO)
- Insuffisance respiratoire chronique (IRC° )
- Corps étranger trachéobronchique
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