Définition :
La tumeur du poumon est un cancer qui se forme au milieu de la cinquantaine ou de la soixantaine. Le tabagisme est responsable de 80% à 90% des cas de cancer du poumon.
Ce cancer est particulièrement agressif, car il peut plus facilement se propager dans le reste du corps que d’autre types de cancer. Les poumons sont en contact étroit avec plusieurs vaisseaux sanguins et lymphatiques, il s’agit d’une porte d’entrée pour la dissémination des cellules cancéreuses. Le cancer du poumon est d’autant plus alarmant qu’il est souvent découvert tardivement.
Cancer du poumon : Facteurs de risque
Il existe 45 000 nouveaux cas en France : 3ème cancer le plus fréquent, 1er en mortalité, la survie à 5 ans est de 17%, l’âge moyen de découverte est à 65 ans.
- Le tabagisme actif est le plus important : la durée est l’élément le plus important à rechercher.
- L’amiante et autre exposition professionnelle : Arsenic, goudron, zinc, vinyle, uranium, fer, nickel (Ethmoïde), chrome
- L’exposition aux rayonnements par exemple dans le cancer du sein.
- Les cicatrices parenchymateuses : séquelle de tuberculose.
Histologie et type de cancer :
On distingue 2 types de cancer du poumon. Ils croisent et se propagent différemment dans le corps.
Cancer du poumon à petites cellules. Il s’agit de la forme la plus grave de cancer du poumon. Environ 20% des cas de cancers du poumon se présentent sous cette forme. Au moment du diagnostic, le patient est souvent déjà atteint à d’autres endroit du corps. Sa diffusion est rapide.
Cancer du poumon non à petites cellules. Cette forme de cancer du poumon, qui représente environ 80% de cas, se détecte et se traite plus facilement que le cancer à petites cellules. Il se développe plus lentement. Cette catégorie comprend 3 sous-groupes :
- A dénocarcinomes : Localités préférentiellement en périphérie du poumon. ils tendent à reproduire la structure d’un épithélium glandulaire.
- Carcinomes épidermoïdes ou malpighiens. Localisation proximale préférentielle (bronches lobaires ou segmentaires à, tumeurs végétantes obstruant la lumière bronchique.
Cancer du poumon : Clinique
Signes d’alerte :
La plupart du temps lorsqu’on retrouve des symptômes respiratoires chez un patient tabagique de plus de 40 ans → on doit évoquer le cancer.
Les signes cliniques montrent :
- Une toux sèche, quinteuse, rebelle, de survenue ou de modification récente.
- Des expectorations sanglantes (crachats de sang).
- Une bronchorrhées (présence de substance liquidienne dans les bronches).
- Une dyspnée (gêne respiratoire).
- Des infections respiratoires basses récidivantes ou résistantes au traitement antibiotique.
- Des douleurs thoraciques (envahissement pariétal, pleurésie).
L’extension générale :
On retrouvera une altération de l’état général, la présence de maladie thromboembolique veineuse inexpliquée peut être décrite.
On peut retrouver des métastases au niveau :
- Du foie : hépatomégalie.
- De l’os : douleurs osseuses, fractures pathologiques, hypercalcémie.
- Des surrénales (souvent asymptomatique).
- Du système nerveux central : des crises convulsives, des signes de localisation.
Examens complémentaires :
- Radiographie pulmonaire :
Elle retrouve des opacités para-hilaires caractérisées par des taches blanches sur la radio. On peut également retrouver une image cavitaire.
Un épanchement pleural est également possiblement à rechercher sur les radio.
- Bronchoscopie souple (= fibroscopie bronchique) :
Permet la biopsie d’une lésion endobronchique ou d’un ganglion au contact de la trachée : un tube est passé à travers la bouche du patient afin de faire une biopsie d’un ganglion. - Ponction biopsie transpariétale à l’aiguille :
Elle permet la biopsie d’une lésion périphérique. Le geste se déroule sous anesthésie locale et guidage scanographique.. Risque de pneumothorax (souvent minime). - Biopsie d’une métastase extra-thoracique :
Souvent les adénopathies sus-claviculaires, nodule métastatique du foie.
Bilan d’extension de recherche d’autres localisations du cancer :
- La fibroscopie bronchique systématique.
- Scanner thoraco-abdominal et avec injection de produits de contraste : Cet examen donne au médecin les caractéristiques de la lésion et le bilan d’extension (ganglions, foie, surrénales, côtes, vertèbres).
- Une imagerie cérébrale (scanner ou IRM avec injection).
Cancer du poumon : Bilan pré-thérapeutique
La première question à se poser :
➢ Le patient est-il opérable?
Le médecin va rechercher son état nutritionnel :
- Mesures de soutien nutritionnel.
- En cas de dénutrition il s’agit d’un mauvais pronostic.
L’état respiratoire est primordial à évaluer.
Mutation moléculaire tumorale :
A rechercher en cas de tumeur cancer non à petites cellules, non épidermoïde, métastatique.
Plusieurs mutation peuvent être à rechercher, les recherches génétiques font parties intégrante de la prise en charge oncologique : EGFR (10%), ALK (5%) et ROS 1 (1%), KRAS, BRAF, HER2 sont les principaux gênes mutés.
Cancer du poumon : Prise en charge
Plusieurs tests médicaux permettent de diagnostiquer et d’évaluer la gravité du cancer : l’analyse d’expectorations ou d’échantillons de sang sont un bon moyen de suivi de la clinique du patient.
Tumeurs à petites cellules :
Les traitements principaux sont la chimiothérapie et la radiothérapie. L’objectif est de réduire la taille du cancer, de ralentir sa croissance tout en prévenant les métastases. La chimio se fait en cure afin de donner le temps au corps de récupérer. Les rechutes restent malheureusement fréquentes.
En cas de métastases, la radiothérapie sera administrée à l’endroit où elles sont logées.
La chirurgie n’a pas sa place dans le traitement du cancer à petites cellules.
Cancer non à petites cellules :
La chirurgie est à utiliser systématiquement. Les opérations ne nécessitent que quelques jours d’hospitalisation. Une réadaptation peut être nécessaire car il faut apprendre au patient à vivre avec une partie du poumon en moins.
Parfois, on combine la radiothérapie ou la chimiothérapie à la chirurgie afin de prévenir une rechute.
Chez les personnes qui reçoivent le diagnostic de cancer à un stade avancé, : la chirurgie n’a plus d’intérêt. Nous devons avoir recours à un traitement systémique permettant de soigner les différentes disséminations de la tumeur.
Des médicaments expérimentaux peuvent aussi être utilisés pour ralentir la progression de la tumeur.
Il est à noter que le patient doit clairement avoir un soutien psychologique tout au long de sa maladie.
La famille doit elle aussi être accompagnée, il est important de faire comprendre au proche l’état de la situation, la présence d’un cancer et surtout l’évolution possible de la maladie.
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