Définition de la dépression
La dépression est une maladie qui se caractérise notamment par une grande tristesse, une perte de motivation et de facultés de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides avec une possibilité de passage à l’acte. C’est liée aux maladies psychiatriques.
L’OMS recense ainsi dans le monde chaque année plus de 100 millions de cas de dépression.
En effet, le trouble dépressif caractérisé est une pathologie fréquente avec une prévalence d’environ 5%.
Il est associé à un risque suicidaire important puisque 30 à 50 % des tentatives de suicide en France sont secondaires à un épisode de dépression. Ainsi, le premier épisode dépressif caractérisé peut survenir à tout âge. Par conséquent, il survient néanmoins plus fréquemment chez l’adulte jeune.
Il est donc plus fréquent chez la femme à partir de l’adolescence avec un sex-ratio de 1/2 (1 homme pour 2 femmes).
La dépression touche donc tous les milieux sociaux.
Poser le Diagnostic Dépression
Pour poser le diagnostic d’épisode dépressif caractérisé, il faut un état du patient d’environ 15 jours. Ainsi qu’une altération marquée du fonctionnement professionnel, des activités sociales, l’absence des effets physiologiques directs d’une substance ou d’une autre affection médicale.
Au moins 5 des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une même période d’une durée de 2 semaines et avoir représenté un changement par rapport à l’état antérieur:
Les symptômes :
- Une humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet. Comme sentiment de tristesse ou vide ou observée par les autres (pleurs). Aussi, éventuellement irritabilité chez l’enfant et l’adolescent.
- Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours.
- Perte ou gain de poids significatif (5 %) en l’absence de régime, ou diminution ou augmentation de l’appétit tous les jours.
- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
- Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours.
- Une fatigue ou perte d’énergie tous les jours.
- Une sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) aussi presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d’être malade).
- Une diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
- Une pensée de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir). Aussi des idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
Le cas particulier du syndrome catatonique :
Le syndrome catatonique, décrit par Karl Kahlbaum en 1874, est un syndrome psychomoteur qui a longtemps été attribué à la schizophrénie. Cependant après plusieurs recherches, ce syndrome peut se rencontrer dans de très nombreuses pathologies. En psychiatrie, le syndrome catatonique est ainsi plus fréquent dans les troubles de l’humeur que dans la schizophrénie (sauf chez l’enfant). Il existe également un très grand nombre de causes non-psychiatriques au syndrome catatonique (ex. : encéphalites, pathologies neuro-inflammatoires, maladie d’Addison, déficit en vitamine B12, etc.).
Le syndrome catatonique est important à reconnaître en pratique clinique (échelle de Bush et Francis) car il bénéficie d’une prise en charge spécifique et de traitements efficaces comme les benzodiazépines.
Examens Complémentaires Dépression
Glycémie capillaire.
- Un Ionogramme sanguin mesurant la kaliémie, la natrémie, calcémie.
- Bilan urinaire : urée, créatinémie.
- NFS, plaquettes, CRP.
- TSHUS.
- Bilan hépatique.
- Bilan urinaire Toxiques urinaires : cannabis, cocaïne, opiacés, amphétamines.
Imagerie
Cérébrale : scanner cérébral en urgence (si c’est un premier épisode aussi pour les autres épisodes s’il existe des signes d’appel neurologique), ou IRM si accès et possible.
ECG (bilan pré-thérapeutique des antipsychotiques).
L’évolution du trouble dépressif caractérisé est variable :
Les patients présentant un épisode dépressif caractérisé peuvent ainsi évoluer vers une rémission complète ou présenter des symptômes dépressifs résiduels persistants.
La rechute reste également possible malgré un traitement correctement suivi.
Les complications demeurent principalement représentées par le risque de suicide. Ou encore de désinsertion socio-professionnelle, de récurrences dépressives et de comorbidités psychiatriques et non-psychiatriques.
Facteurs de mauvais pronostics Dépression
Ils peuvent être prédictifs de rechutes ou récurrences dépressives. Ainsi, ces facteurs de mauvais pronostics sont :
- le sexe féminin,
- une histoire familiale de trouble de l’humeur,
- un âge de début précoce,
- le nombre d’épisodes passés,
- une durée plus longue de l’épisode index,
- une sévérité plus importante de l’épisode index,
- la persistance de symptômes résiduels dépressifs,
- la présence d’une comorbidité psychiatrique ou non-psychiatrique
Prise en Charge
- Une hospitalisation se justifie en cas de : risque suicidaire ou de mise en danger,
- Le traitement antidépresseur
Pour les formes d’épisode dépressif caractérisé d’intensité modérée à sévère, un traitement antidépresseur est donc recommandé.
En 1re intention : un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS). Le délai d’action de l’antidépresseur est de plusieurs semaines et doit être donné au patient.
- L’évaluation de la réponse au traitement nécessite au moins 2 semaines de traitement à dose efficace.
- La psychothérapie de soutien est toujours indiquée.
- L’électro-convulsivo-thérapie (ECT) :
Le traitement par électro-convulsivo-thérapie
Il consiste en l’administration d’un courant électrique transcrânien de très faible intensité. Provoquant ainsi secondairement une crise tonico-clonique généralisée. Ce traitement est réalisé sous anesthésie générale de courte durée. Associant l’utilisation d’un curare d’élimination rapide, limitant les mouvements(et donc le risque de blessures, luxations, fractures) pendant la crise.
Ce traitement se déroule sous surveillance clinique.
La seule contre-indication absolue à un traitement par ECT est l’hypertension intracrânienne. Aussi, les autres contre-indications,relatives, sont celles dues à l’anesthésie générale.
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