Définition
Une hémoptysie est le fait de cracher du sang ou du mucus teinté en toussant. En langage médical, on parle alors de saignement extériorisé ou non des voies sous-glottiques.
Une hémoptysie de faible abondance n’est pas à négliger car elle peut récidiver de façon massive.
Lors d’un événement de saignement il faut toujours se poser la question : s’agit-il bien d’une hémoptysie ? Le plus souvent le sang rouge vif reste extériorisé par la bouche au cours d’efforts de toux.
Le diagnostic positif est :
- aisé si l’on assiste à l’épisode ou en cas de forme massive.
Il peut y avoir deux diagnostics qui peuvent alors se discuter en cas de doute :
- une hématémèse : saignement au cours d’un effort de vomissement, de débris alimentaires associés.
- un saignement d’origine ORL qui s’extériorise au niveau de la bouche.
En cas de doute diagnostique :
- on recherche la notion d’un effort de toux conduisant à l’expectoration de sang.
On devra donc aller vers le geste interventionnel : l’endoscopie qui tranchera en montrant l’origine exacte du saignement.
Une hémoptysie peut être grave et engager le pronostic vital du patient. Pour cela, nous allons devoir rechercher divers critères de gravité :
- l’abondance du saignement (200 ml chez un sujet sain)
- au terrain sous-jacent (un saignement modéré sera grave chez un insuffisant respiratoire)
- sa persistance (le fait que le saignement n’a pas tendance à se tarir, notamment sous certains traitements.
La Clinique de l’Hémoptysie
L’interrogatoire est donc primordial dans la recherche de causes de l’hémoptysie :
- Les antécédents pulmonaires (Bronchectasie, tuberculose, cancer)
- Les antécédents cardiaques.
L’aspect du sang est également important, il va nous guider dans l’origine et la provenance de celui-ci : rouge foncé ou rouge vif.
L’examen clinique comportera une prise des constantes vitales (Saturation en O2, tension artérielle, pouls). En outre, il faudra rechercher des signes de mauvaise tolérance respiratoire.
Les Causes de l’Hémoptysie
Les principales causes des hémoptysies :
- Tumeurs broncho-pulmonaires*,
- Dilatations des bronches (bronchectasies) localisées ou diffuses*,
- La tuberculose*,
- Infections pulmonaires (en dehors de la tuberculose)
- infections aspergillaires (aspergillomes*, aspergillose invasive ou semi-invasive),
- pneumopathies infectieuses nécrosantes.
Les causes vasculaires (en dehors du cas de l’hémorragie alvéolaire)
- L’embolie pulmonaire,
- L’hypertension pulmonaire,
- Les anévrismes et malformations artério-veineuses
Les hémorragies alvéolaires :
- insuffisance cardiaque gauche et rétrécissement mitral,
- médicaments ou toxiques (pénicillamine, isocyanates, crack, anticoagulants),
- vascularites & collagénoses (lupus).
Les Examens Complémentaires de l’Hémoptysie
Le scanner est l’examen clé : il est beaucoup plus précis que la radiographie pour orienter sur la nature de la lésion qui saigne. Il permet de confirmer les données de la radiographie sur la localisation du saignement. Il permet d’établir une cartographie vasculaire très précise et repère de façon précise la vascularisation artérielle bronchique.
L’endoscopie bronchique a clairement perdu de son intérêt avec le développement de scanners performants. On peut dans certains cas l’utiliser tout de même :
- confirmer le diagnostic d’hémoptysie (si doute sur hématémèse notamment),
- localiser la topographie du saignement quand le scanner retrouve des lésions multiples,
- identifier la cause du saignement quand il s’agit d’une tumeur bronchique proximale.
Prise En Charge
Dès le diagnostic posé l’hospitalisation en milieu spécialisé du patient est nécessaire :
Le patient doit être mis sous oxygène en particulier lorsqu’il existe une pathologie respiratoire sous-jacente ou que le volume de l’hémoptysie est abondant.
Les médicaments utilisés sont les agents vasoconstricteurs par voie intraveineuse type TERLIPRESSINE. Ils demeurent largement utilisés en respectant les contre-indications (en particulier l’athéromatose : risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral).
La protection des voies aériennes (nécessaire uniquement en cas d’hémoptysie massive). Les mobilisations avec mise en décubitus latéral du côté du saignement lorsque celui-ci est connu.
- intubation avec ventilation mécanique, parfois nécessaire dans les formes les plus sévères
Le traitement étiologique (des causes) devra être débuté selon les cas. Par exemple : les antituberculeux devront être prescrits au plus vite.
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