DEFINITION
La polyarthrite rhumatoïde est la plus fréquente des formes rhumatismales inflammatoires chroniques regroupées sous l’appellation d’arthrite chronique. Aussi, elle fait partie des maladies auto-immunes liée aux articulations.
EPIDEMIOLOGIE
La polyarthrite rhumatoïde est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques (prévalence estimée entre 0,3 et 0,8 % de la population adulte).
L’âge moyen du début est 50 ans mais elle peut débuter précocement entre 15 et 30 ans ou tardivement après soixante-dix ans.
La polyarthrite rhumatoïde est trois fois plus fréquente chez la femme avant soixante ans mais cette différence de sex-ratio s’atténue progressivement au-delà de soixante-dix ans.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie de cause inconnue mais favorisée par certains terrains génétiques (HLA-DR4, antécédent familial de PR), le tabagisme et probablement influencée par les stéroïdes sexuels (maladie fréquente chez les femmes, améliorée transitoirement par la grossesse). La synovite inflammatoire est la lésion élémentaire responsable de la destruction articulaire.
LES FACTEURS DE RISQUE
Il y a deux grands facteurs de risque :
Le tabac : par citrullination des protéines.
Il augmente ainsi le risque et l’intensité l’exposition professionnelle à la Silice seule, ou avec silicose (Syndrome de Caplan-Colinet).
Clinique de la Polyarthrite Rhumatoïde
Elle touche surtout la femme autour de 50 ans, puis les deux sexes après 70 ans
La polyarthrite typique touche donc :
- Les poignets
- Métacarpo-phalangiennes souvent 2e, 3e, et 5e métatarso-phalangienne (orteils)
- Interphalangiennes proximales (respect des interpahlangiennes distales), genoux, épaules chevilles ou rarement hanches.
Aussi, la douleur ressentie peut être à l’origine d’un rythme inflammatoire :
- réveil nocturne
- dérouillage matinal supérieur à 30 min
Les douleurs restent retrouvées au niveau des articulations mais aussi initialement des douleurs au niveau de l’avant-pied (métatarsalgies) lors des premier pas du matin. Il peut aussi y avoir une douleur à la pression latérale des pieds au niveau des métatarso/métacarpophalangiennes .
LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
On doit ainsi réaliser :
- des radiographies bilatérales et comparatives :
- des mains et poignets de face,
- et des pieds (trois quarts et face),
- Une radiographie du bassin;
- Des radiographies des autres articulations sièges d’une arthrite clinique (genoux par exemple);
- Une radiographie de thorax (face et profil).
Ces examens demeurent réalisés dans le but d’éliminer d’autres diagnostics
Peuvent être utiles pour dépister des synovites infra-cliniques (inflammation de la membrane synoviale qui borde les articulations)
BIOLOGIE SANGUINE et urinaire
Une recherche systématique des éléments infectieux :
- Bandelette urinaire
- Prélèvement sanguin :
- NFS, VS, CRP
- Bilan hépatique recherchant les enzymes de souffrance hépatique.
- Créatininémie pour la fonction rénale.
Nb : tout épanchement articulaire doit donc être ponctionné :
- bactériologie
- cytologie
- recherche de microcristaux
Des anticorps doivent être recherchés :
Ils peuvent être responsables de la destruction articulaire et des douleurs inflammatoires.
EVOLUTION DE LA MALADIE
Il peut y avoir une aggravation et une extension par poussées évolutives (surtout les 2 premières années) aboutissant à un handicap progressif.
La maladie hétérogène avec variations de sévérité importantes selon les patients.
Durant la phase d’état on peut retrouver des manifestations articulaires associées à des déformations des mains souvent inaugurale:
- Une déviation cubitale des doigts en coup de vent,
- Une déformation en col de cygne notamment des deuxième et troisième rayons,
- Un pouce en Z
L’atteinte des poignets est très souvent retrouvés :
- atteinte précoce de l’articulation radio-ulnaire inférieure,
- luxation de la styloïde ulnaire en touche de piano,
- arthrite radiocarpienne avec déformation en coup de vent.
Les atteintes des pieds sont également présentes.
Traitement de la Polyarthrite Rhumatoïde
La prise en charge doit être pluridisciplinaire.
L’objectif et l’information et l’éducation du patient. On doit essayer de soulager les douleurs, stopper l’évolution de la maladie et prévenir le handicap.
➡ Soulagement des douleurs
Le repos est primordial en cas de poussée inflammatoire. On pourra prescrire au patient des antalgiques de niveau 1 et 2 ainsi que des anti-inflammatoires sur des cures courtes :
• AINS associé à une surveillance clinique et de la fonction rénale.
• Des corticoïdes avec un sevrage planifié dès le départ.
▪ une ponction évacuatrice associée à une infiltration de dérivés cortisoniques. L’effet local es important, accentué par immobilisation 24h.
L’ergothérapie est très importante dans l’accompagnement à domicile des patients
Le traitement par le froid lors des poussées avec apposition de vessie de glace lorsque les douleurs sont trop élevées.
Rééducation par le kinésithérapeute :
- douce lors des poussées,
- active lors des rémissions : renforcement musculaire et récupération des amplitudes articulaires.
Réduction de l’activité de la maladie
Traitement de fond :
- Il réduit la fréquence, la durée et l’intensité des poussées, au mieux rémission clinique.
- L’efficacité s’évaluent après plusieurs semaines.
- Le médicament à instaurer en première intention : méthotrexate. Il inhibe l’acide folique en entrainant une diminution des réactions auto-immunes.
Traitement chirurgical
Soulage le patient et prévient les destructions articulaires à un stade précoce.
- La synovectomie arthroscopique ou chirurgicale. En cas de synovite persistante malgré un traitement médical : retrait de la synoviale articulaire (élément qui tapisse l’articulation qui reste inflammé lors d’une poussée de polyarthrite rhumatoïde)
- Arthroplastie de hanche, genou, épaule : les prothèses.
En savoir plus :
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