L’epanchement articulaire qu’est-ce que c’est?
Un épanchement articulaire correspond à une atteinte de l’articulation. Elle peut avoir plusieurs causes. Physiologiquement, dans une articulation normale, il ne doit pas y avoir de liquide visible
Le liquide articulaire a une fonction nutritive envers le cartilage, tissu avasculaire (dépourvu de vaisseaux sanguins). Il exerce également un rôle mécanique de lubrification des surfaces articulaires par ses propriétés viscoélastiques. Sa composition principale est l’acide hyaluronique.
Diagnostic de l’épanchement articulaire
L’examen clinique peut suffire à poser le diagnostic si l’épanchement est volumineux. Les examens complémentaires peuvent venir ensuite confirmer.
L’examen clinique permet de rechercher un épanchement qui peut être observé dès l’inspection pour les articulations « superficielles » comme les poignets ou alors les genoux sous la forme d’une tuméfaction globale de l’articulation et un œdème. Plus précisément, le choc rotulien correspond à la manœuvre clinique mettant en évidence un épanchement dans le genou.
Quand un épanchement est détecté, il y a différents éléments qui sont donc importants à recueillir :
- le contexte médical : anticoagulation chez le patient, traumatisme articulaire, goutte connue chez un sujet âgé.
- S’agit-il d’un épanchement récent ou chronique ?
- Aussi, l’épanchement entraîne-t-il un blocage du genou ?
- Existe-t-il des signes locaux inflammatoires ou systémiques (fièvre) ?
Tout épanchement liquidien articulaire nécessite une ponction.
L’examen en 1ère intention est l’échographie pour confirmer ou infirmer rapidement cet épanchement. Elle peut également permettre de guider la ponction pour les articulations plus difficiles à ponctionner ou d’épanchement de faible volume.
L’ IRM permet aussi de détecter un épanchement et elle a également l’avantage de bien explorer les structures ostéoarticulaires et périarticulaires.
Les radiographies standard et au scanner (sans injection) ne permettent donc pas d’identifier le type d’épanchement en présence.
Soigner un épanchement articulaire
Devant un épanchement articulaire, une enquête précise sera menée. L’élément clé du raisonnement est ainsi la nature inflammatoire ou mécanique de l’épanchement.
En cas d’épanchement mécanique, un liquide jaune clair, transparent et visqueux demeure alors retrouvé.
Il évoque avant tout une arthrose en poussée avec un épanchement;
Il est important de construire l’histoire d’apparition de l’épanchement : brutal, aigu, avec un traumatisme, ou une apparition progressive, la localisation de la douleur ?
En cas d’épanchement inflammatoire, l’épanchement est le plus souvent fluide, parfois trouble. En effet, souvent la douleur apparaît ou s’aggrave en fin de nuit. Elle réveille donc le patient et s’améliore en cours de la journée avec la mobilisation articulaire
Devant une infection du genou : si le liquide reste citrin (couleur citron), c’est que l’infection est débutante car dans les formes constituées, le liquide est puriforme.
L’arthrite peut également être d’origine microcristalline. Aussi, à ce moment, l’analyse du liquide retrouvera des cristaux.
Causes d’un épanchement articulaire
Tout d’abord les causes inflammatoires :
- Polyarthrite rhumatoïde
- Spondylarthrite ankylosante
- Rhumatisme psoriasique
Les maladies auto-immunes systémiques
- Syndrome de Gougerot·Sjogren
- Lupus
- Sclérodermie
- Myosites
Les vascularites
- Maladie de Horton
- Aussi la Maladie de Wegener
- Ainsi que la Maladie de Behçet
- Périarthrite noueuse
- Purpura rhumatoïde
Arthropathies infectieuses Bactériennes
- Endocardite
Virales :
- Hépatites A. B, C
- Rubéole
- Parvovirus B 19
- VIH
En cas d’épanchement hémorragique ou hémarthrose :
- L’hémarthrose traduit toujours une agression aiguë de la synoviale (tissu qui tapisse l’intérieur des articulations) et/ou un trouble de la coagulation. Dans ce cas, le liquide hémorragique est «incoagulable», ce qui permet de le distinguer d’un liquide hémorragique par accident de ponction qui est coagulable.
Il est souvent lié à un traumatisme aiguë sur l’articulation.
La ponction articulaire
Il faut toujours donner les informations aux patients avant la réalisation du geste.
Elle justifie aussi de bien installer le patient, allongé sur le dos. En effet, la procédure exige un nettoyage de la surface avec un antiseptique.
La position du malade, le choix du matériel et ainsi que le choix de la voie de ponction sont fonction de l’expérience et de la localisation de l’épanchement mais en limitant au maximum le risque infectieux lié à l’effraction capsulaire.
• Un anesthésique locale peut être appliqué au départ.
• La ponction aura pour objectif d‘analyser le liquide articulaire.
Après avoir posé le diagnostic étiologique, un traitement pourra par conséquent être mise en place.
En savoir plus :
- Spondylarthrite ankylosante
- Polyarthrite rhumatoïde
- Arthropathie microcristalline
- Lésions périarticulaires et ligamentaires du genou, de la cheville et de l’épaule
? Cette fiche ne dispense pas d’une consultation médicale ?